Vickers 660 Valiant

Rappels

  • Catégorie : Bombardier
  • Constructeur : Vickers drapeau du pays
  • Premier vol : 18 mai 1951
  • Production : 107 appareils construits (cellules neuves)
  • Voir aussi… : Vickers Long-Range Bomber
Vickers 660 Valiant

Historique

Le Royaume-Uni lança en janvier 1947 la fiche-programme B.53/46, concernant un bombardier nucléaire stratégique, dont les spécifications étaient les suivantes : un rayon d'action de 1500 km avec une bombe nucléaire de 4500 kg, un plafond de 50000 pieds et une vitesse maximale proche du son, de 925 km/h. Cette spécification allait donner naissance aux fameux V-bombers.

L'offre de Vickers avait été dans un premier temps rejetée, mais le concepteur du projet, George Edwards, fit valoir que le développement de son modèle 660 serait très rapide car plus simple que ses concurrents Victor et Vulcan. La menace stalinienne aidant, Le Vickers 660 fut alors accepté comme appareil d'intérim dans le cadre de la spécification B9/48 en avril 1948. 2 prototypes furent commandés en février 1949.

L'appareil se révéla de conception simple et classique, en alliage d'aluminium. Cet alliage, le DTD683, se révéla trop fragile par la suite. Ses ailes placées en position haute avaient une flèche de 45°. Les entrées d'air des 4 réacteurs se situaient aux emplantures des ailes. Son équipage était de 5 hommes : un pilote, un copilote, 2 navigateurs et un opérateur radar. Seuls le pilote et le copilote avaient des sièges éjectables, les autres devant évacuer par une porte située dans la partie gauche du nez.

Le prototype du Vickers 660 effectua son premier vol aux mains de Joseph "Mutt" Summers le 18 mai 1951, tenant les promesses de délai du constructeur. L'appareil prit le nom de Valiant le mois suivant, sur suggestion d'un comité d'employés de Vickers. Le prototype fut perdu dans un accident le 12 janvier 1952, où seul le copilote mourut. Cela nécessita de revoir le circuit d'alimentation en carburant, mais ne retarda pas trop un programme d'essais sur le point de se terminer.

Le deuxième prototype, le Vickers 667, était équipé de RA.7 (7500 lbf chacun), plus puissants que les RA.3 du Vickers 660 (6500 lbf chacun) et que les Sapphire prévus à l'origine. Les entrées d'air furent agrandies en conséquence. Il vola le 11 avril 1952.



5 exemplaires de présérie, nommés Vickers 674, furent construits, équipés de réacteurs RA.14 (9500 lbf chacun, la même puissance que les Avon 201 prévus à l'origine). Une commande de 25 B.1 fut passée en avril 1951. Le premier appareil de série décolla pour la première fois en décembre 1953. Là encore, le constructeur tint ses promesses de délais.

31 exemplaires de la série B.1, ou Vickers 706, équipée de réacteurs RA.28 (10500 lbf chacun), furent construits et entrèrent en service à partir de janvier 1955, au sein du 138° Squadron à Gaydon. Ils furent dédiés à la frappe nucléaire, et, de ce fait, reçurent la livrée blanche anti-flash nucléaire.

Le B (PR).1, ou Vickers 710, fut construit à 11 exemplaires et dédié à la reconnaissance photographique. Il emportait 12 caméras dans un conteneur placé dans la soute à bombe. Cette version fut envisagée dès l'origine et la soute à bombe conçue en conséquence. Elle entra en service au sein du 543 Squadron à Wyton.

Le B(PR)K.1, ou Vickers 733, était dédié à la fois à la reconnaissance et au ravitaillement en vol, tout en conservant des capacités de bombardement. Il fut construit à 13 exemplaires.

Le B(K).1 , ou Vickers 758, était dédié au ravitaillement en vol, et fut construit à 44 exemplaires. Il était équipé d'un HDU (Hose Drum Unit) installé dans la soute à bombe et amovible. Il entra en service en 1958, au sein du 214 squadron à Marham. Cela donna à la RAF de véritables capacités stratégiques, ainsi que le montra un vol sans escale de Marham à Singapour. Une commande pour 16 autres appareils fut annulée.

8 exemplaires, dont un pour essais, furent convertis pour mener des missions de guerre électronique. Ils appartenaient au 18e squadron à Finningley. Ils furent équipés des systèmes APT-16A,  ALT-7, Airborne Cigar, Carpet, APR-4, APR-9 et de leurres.

La version B.2 était destinée au marquage de cibles et à la pénétration à basse altitude. 17 exemplaires, dont 2 prototypes, furent commandés. Un unique prototype, qui effectua son premier vol en septembre 1952, fut construit. Les ailes avaient été renforcées, le fuselage allongé de près de 2 mètres, et il était peint en noir. Sa vitesse à basse altitude (655 mph) était largement supérieure à celle du B.1 (414 mph). Le projet fut abandonné en 1955, et le prototype servit de cible au tir canon.



Une variante destinée au transport aérien fut même imaginée dès octobre 1952. On commença à construire un prototype, le Vickers 1000, en février 1953. La longueur et l'envergure avaient été augmentées à 44,5 m et 42,7 m respectivement. La voilure était en position basse et les moteurs plus puissants. Elle devait mener à une version militaire, le 1001, et à une version civile, le VC-7. Le prototype ne fut jamais achevé.

Le Valiant fut le premier appareil de la RAF à larguer une bombe A et une bombe H. Dans les 2 cas, ce furent des Valiant du 49e squadron. Un B.1 largua la bombe A (Blue Danube, de 3 kilotonnes) sur le site de test de Maralinga, dans le Sud de l'Australie, le 11 octobre 1956. Un B(K).1 largua la bombe H (Green Granite, 3 mégatonnes, aux îles Christmas dans le Pacifique) le 15 mai 1957. Les essais de la bombe H furent un échec, celle-ci étant moins puissante que prévue. Il fallut attendre novembre 1958 pour voir la fin des essais.

Ils participèrent à la crise de Suez en 1956. Basés à Malte, ils bombardèrent sept bases aériennes d'Egypte. Mais leur système de navigation et de bombardement du moment s'avéra défaillants et les résultats furent assez médiocre. En effet, malgré 842 tonnes de bombes et le manque d'opposition, seuls 3 aérodromes furent sévèrement endommagés. Aucune perte ne fut enregistrée.

Ils perdirent la mission de frappe nucléaire stratégique peu après. Ils furent relégués aux missions de frappe nucléaire tactique à basse altitude, notamment à cause des performances des SA-2 révélées par la perte du U-2 de Gary Powers. Ils arborèrent alors un camouflage adapté, gris et vert. Mais les vols à basse altitude entraînèrent dès 1964 une fatigue de la structure des ailes, causant des accidents. Les appareils furent alors cloués au sol, puis retirés du service le 26 janvier 1965 et remplacés par des Victor. Les ravitailleurs, qui volaient à basse altitude, volèrent plus longtemps.

107 exemplaires, dont 99 appareils de série, avaient été construits jusqu'en août 1957 et équipèrent une dizaine de squadrons du Bomber Command. Un seul exemplaire a survécu, exposé au musée de la RAF.




Texte de Clansman.

Ancien pays utilisateur

  • Royaume-Uni : cocardeRAF (99 exemplaires)

Versions

  • Vickers 667 : Désignation d'usine du second prototype du Valiant, équipé de réacteurs RA.7.
  • Vickers 673 : Désignation d’usine du Vickers Valiant B.2 marqueur de cible.
  • Vickers 674 : Désignation d’usine de la première série de production du Vickers Valiant B.1
  • Vickers 706 : Désignation d’usine de la version B(K).1, série de production principale du Vickers Valiant .
  • Vickers 710 : Désignation d’usine de la série de production du Vickers Valiant B(PR).1 de reconnaissance photographique.
  • Vickers 712 : Projet de conversion du Vickers Valiant B.2 avec des réacteurs Rolls-Royce Conway.
  • Vickers 718 : Projet de conversion du Vickers Valiant avec des réacteurs Rolls-Royce Conway.
  • Vickers 722 : Projet du Vickers Valiant B.3 proposé en mai 1952.
  • Vickers Valiant B(K).1 : Version dédiée au ravitaillement en vol. 44 exemplaires.
  • Vickers Valiant B(PR).1 : Version dédiée à la reconnaissance photo. 11 exemplaires.
  • Vickers Valiant B(PR)K.1 : Version capable de bombardement, ou de reconnaissance photo, ou de ravitaillement en vol. 13 exemplaires.
  • Vickers Valiant B.1 : Version initiale de série, bombardier pur. 31 exemplaires.
  • Vickers Valiant B.2 : Version destinée au marquage de cibles. 1 prototype.

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