Lockheed X-7

Rappels

  • Catégorie : Avion expérimental
  • Constructeur : Lockheed drapeau du pays
  • Premier vol : avril 1951
  • Production : 61 appareils construits (cellules neuves)
Lockheed X-7

Historique

En décembre 1946, l'USAF cherche à étudier l'aérodynamique et la propulsion pour les vols à haute vitesse, de même que les propulseurs d’appoint et les équipements de communication et de guidage. Pour cela, elle désire un avion d'essai sans pilote capable d'attendre Mach 3 et Lockheed propose son modèle L-171. Il est prévu de le larguer depuis un avion pour permettre l'allumage du statoréacteur grâce à sa vitesse initiale. Malheureusement, sa conception complique l'intégration des statoréacteurs à tester et sa petite taille ne permet pas l'emport d'une quantité de carburant suffisante pour les essais envisagés. Le L-171 est par conséquent abandonnée et Lockheed propose un autre appareil plus adapté et en grande partie réutilisable. Une maquette au 1/3, démunie de moteur et non contrôlée, est larguée depuis un P-38. Convenant aux besoins de l’USAF, cette dernière le désigne X-7 en 1951.

Parfois également surnommé "Flying Stove Pipe" (tuyau de poêle volant) à cause de la forme de son long fuselage de section circulaire, le X-7 possède un nez effilé muni d’un long tube de Pitot. Les ailes, très fines, sont situées en position médiane. Elles sont droites, effilées et sans dièdre. L’empennage est de type cruciforme bas. Démuni de train d’atterrissage, un parachute de récupération est installé à l’arrière du fuselage. Pour la phase d’accélération, un moteur-fusée à carburant solide est installé à l’arrière du X-7. Il est équipé d’ailes médianes et d’une dérive de forme rectangulaire. La propulsion durant le vol est assurée par un statoréacteur installé en nacelle sous le fuselage. Cette particularité permet d’y accéder facilement pour modifier les réglages ou pour le démonter. Elle a également l’avantage de réserver de la place dans le fuselage pour le carburant, ainsi que pour les appareils de mesure et d’enregistrement.

Ne pouvant décoller par ses propres moyens, le X-7 est emporté sous l'aile gauche d'un quadrimoteur B-29 ou B-50 "Superfortress", modifié en avion porteur. Quelques secondes après le largage, le moteur-fusée est allumé pour atteindre en quelques secondes une vitesse d'environ 1’625 km/h. Le statoréacteur est alors allumé et le moteur-fusée est largué. Une fois le vol d’essai terminé et le statoréacteur éteint, le parachute de récupération est déployé et l’appareil effectue sa descente pointe en bas. Lors de l'impact avec le sol, la partie effilée du nez doit se planter pour garder la cellule à la verticale et la protéger du contact avec le sol. Une grue est ensuite utilisée pour retirer l’avion.



En 1954, le X-7 est désigné X-7A-1 et une version X-7A-3 voit le jour. Rallongée de 0,9 mètre, les ailes redessinées, cette version est désormais équipée de caméras TV et infrarouge et munie de deux moteurs-fusées sur les côtés.

Au total, 130 vols sont effectués par les différentes versions du X-7 entre avril 1951 et juillet 1960. Une altitude de 32’320 mètres est atteinte, ainsi qu’une vitesse maximale d'environ 4’640 km/h, soit Mach 4.31, ce qui est à l’époque un record de vitesse pour un appareil propulsé par un moteur alimenté par air.

Autre version, le X-7B, très proche du X-7A-3, est construite à cinq exemplaires. Ils servent aux essais de systèmes de guidage et de commandes de vol, mais seulement douze vols sont réalisés.

Devant les performances du X-7, l’USAF en demande une version cible-volante. Elle est désignée XQ-5 "Kingfisher", puis AQM-60A à partir de juin 1963. Ces appareils servent principalement à évaluer les systèmes de missiles sol-air MIM-3 Nike Ajax, MIM-14 Nike Hercules et Boeing IM-99/CIM-10 Bomarc … qui se révèlent moins performants que leur cible.

La production totale de la série X-7/XQ-5, terminée en 1959, est de 61 exemplaires. Sur les 130 vols réalisés, 80 ont été partiellement ou complètement réussis. La contribution du programme aux progrès des recherches en matière de grande vitesse est jugée comme importante par l’USAF. De plus, les données acquises avec le X-7 au niveau aérodynamique, structure et contrôle du flutter (battement des ailes ou couplage aéroélastique) ont ensuite servis Lockheed pour son programme F-104 Starfighter dont les ailes sont très proches de celles du X-7.

Ancien pays utilisateur

Versions

  • Lockheed AQM-60 : Désignation de la cible-volante XQ-5 à partir de juin 1963.
  • Lockheed X-7 : Première désignation de la version de base optimisée pour tester les statoréacteurs d’un diamètre de 20 à 28 pouces (50 à 71cm).
  • Lockheed X-7A-1 : Désignation de la version de base X-7 à partir de 1954.
  • Lockheed X-7A-3 : Version de 1954, rallongée d’environ 90 cm, les ailes redessinées, propulsée initialement par deux moteurs-fusées. Elle peut être équipée de caméras TV et IR, et larguée de la soute d’un B-50.
  • Lockheed X-7B : Version similaire au X-7A-3, mais destinée essentiellement à tester le matériel de communication ; 12 exemplaires construits.
  • Lockheed XQ-5 : Drone cible volant à grande vitesse et haute altitude ; 16 exemplaires construits.

Sur le forum…

  • La fiche sur le site.
    " J’ignore la nature des armes que l’on utilisera pour la troisième guerre mondiale. Mais pour la quatrième, on se battra à coup de pierres."  A. Einstein       "Pire que le bruit des bottes, le silence des pantoufles."  Max Frisch
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  • Appareil expérimental américain sans pilote, des années 1950, destiné à étudier principalement la propulsion par statoréacteur à grande vitesse.

    En décembre 1946, l'USAF cherche à étudier l'aérodynamique et la propulsion pour les vols à haute vitesse, de même que les propulseurs d’appoint et les équipements de communication et de guidage. Pour cela, elle désire un avion d'essai sans pilote capable d'attendre Mach 3 et Lockheed propose son modèle L-171. Il est prévu de le larguer depuis un avion pour permettre l'allumage du statoréacteur grâce à sa vitesse initiale. Malheureusement, sa conception complique l'intégration des statoréacteurs à tester et sa petite taille ne permet pas l'emport d'une quantité de carburant suffisante pour les essais envisagés. Le L-171 est par conséquent abandonnée et Lockheed propose un autre appareil plus adapté et en grande partie réutilisable. Une maquette au 1/3, démunie de moteur et non contrôlée, est larguée depuis un P-38. Convenant aux besoins de l’USAF, cette dernière le désigne X-7 en 1951.

    Parfois également surnommé "Flying Stove Pipe" (tuyau de poêle volant) à cause de la forme de son long fuselage de section circulaire, le X-7 possède un nez effilé muni d’un long tube de Pitot. Les ailes, très fines, sont situées en position médiane. Elles sont droites, effilées et sans dièdre. L’empennage est de type cruciforme bas. Démuni de train d’atterrissage, un parachute de récupération est installé à l’arrière du fuselage. Pour la phase d’accélération, un moteur-fusée à carburant solide est installé à l’arrière du X-7. Il est équipé d’ailes médianes et d’une dérive de forme rectangulaire. La propulsion durant le vol est assurée par un statoréacteur installé en nacelle sous le fuselage. Cette particularité permet d’y accéder facilement pour modifier les réglages ou pour le démonter. Elle a également l’avantage de réserver de la place dans le fuselage pour le carburant, ainsi que pour les appareils de mesure et d’enregistrement.

    Ne pouvant décoller par ses propres moyens, le X-7 est emporté sous l'aile gauche d'un quadrimoteur B-29 ou B-50 "Superfortress", modifié en avion porteur. Quelques secondes après le largage, le moteur-fusée est allumé pour atteindre en quelques secondes une vitesse d'environ 1’625 km/h. Le statoréacteur est alors allumé et le moteur-fusée est largué. Une fois le vol d’essai terminé et le statoréacteur éteint, le parachute de récupération est déployé et l’appareil effectue sa descente pointe en bas. Lors de l'impact avec le sol, la partie effilée du nez doit se planter pour garder la cellule à la verticale et la protéger du contact avec le sol. Une grue est ensuite utilisée pour retirer l’avion.

    En 1954, le X-7 est désigné X-7A-1 et une version X-7A-3 voit le jour. Rallongée de 0,9 mètre, les ailes redessinées, cette version est désormais équipée de caméras TV et infrarouge et munie de deux moteurs-fusées sur les côtés.

    Au total, 130 vols sont effectués par les différentes versions du X-7 entre avril 1951 et juillet 1960. Une altitude de 32’320 mètres est atteinte, ainsi qu’une vitesse maximale d'environ 4’640 km/h, soit Mach 4.31, ce qui est à l’époque un record de vitesse pour un appareil propulsé par un moteur alimenté par air.

    Autre version, le X-7B, très proche du X-7A-3, est construite à cinq exemplaires. Ils servent aux essais de systèmes de guidage et de commandes de vol, mais seulement douze vols sont réalisés.

    Devant les performances du X-7, l’USAF en demande une version cible-volante. Elle est désignée XQ-5 "Kingfisher", puis AQM-60A à partir de juin 1963. Ces appareils servent principalement à évaluer les systèmes de missiles sol-air MIM-3 Nike Ajax, MIM-14 Nike Hercules et Boeing IM-99/CIM-10 Bomarc … qui se révèlent moins performants que leur cible.

    La production totale de la série X-7/XQ-5, terminée en 1959, est de 61 exemplaires. Sur les 130 vols réalisés, 80 ont été partiellement ou complètement réussis. La contribution du programme aux progrès des recherches en matière de grande vitesse est jugée comme importante par l’USAF. De plus, les données acquises avec le X-7 au niveau aérodynamique, structure et contrôle du flutter (battement des ailes ou couplage aéroélastique) ont ensuite servis Lockheed pour son programme F-104 Starfighter dont les ailes sont très proches de celles du X-7.


    Versions :
    X-7 : Première désignation de la version de base optimisée pour tester les statoréacteurs d’un diamètre de 20 à 28 pouces (50 à 71cm).

    X-7A-1 : Désignation de la version de base X-7 à partir de 1954 ; 28 exemplaires construits.

    X-7A-3 : Version de 1954, rallongée d’environ 90 cm, les ailes redessinées, propulsée initialement par deux moteurs-fusées. Elle peut être équipée de caméras TV et IR, et larguée de la soute d’un B-50 ; 5 exemplaires construits.

    X-7B : Version similaire au X-7A-3, mais destinée essentiellement à tester le matériel de communication ; 12 exemplaires construits.

    XQ-5 : Drone cible volant à grande vitesse et haute altitude ; 16 exemplaires construits.
    Les hautes performances du X-7 en font, pour l’USAF, une cible volante intéressante pour s’entraîner contre d’éventuels avions ou missiles soviétiques. Cette version est désignée XQ-5 "Kingfisher", avant d’être renommé AQM-60A en juin 1963. Ces XQ-5 et AQM-60 servent entre autre aux essais de missiles sol-air MIM-3 Nike Ajax, MIM-14 Nike Hercules et Boeing IM-99/CIM-10 Bomarc. Cependant les performances du Kingfisher se révèlent sensiblement plus élevées que celles des missiles intercepteurs et peu de XQ-5 sont abattus durant ces essais. Les militaires et les constructeurs des missiles sol-air sont très embarrassés et les retombées politiques sont considérables. Des pressions venant de Washington conduisent à l'arrêt définitif de la production en 1959 et à l'annulation complète du projet au milieu des années 1960. Ou comment une cible-volante peut saper le moral de la plus puissante force armée au monde…

    AQM-60 : Désignation de la cible-volante XQ-5 à partir de juin 1963.


    Utilisateurs militaires :
    USA : 61 exemplaires des différentes versions, mais principalement 16 XQ-5/AQM-60 utilisés par l’USAF comme cibles-volantes.


    Caractéristiques et performances XQ-5 :
    Equipage : 0
    Longueur : 11,3 m
    Envergure : 3,1 m
    Hauteur : 2,1 m
    Diamètre du fuselage : 0,51 m
    Moteurs : 2 boosters (moteurs-fusées Thiokol XM45 de 222 kN de poussée unitaire) et un statoréacteur.
    Vitesse de croisière : 4'500 km/h
    Plafond opérationnel : 30'480 m
    Distance franchissable : 209 km
    Armement : Sans.



    Liens internet :
    https://history.nasa.gov/monograph31.pdf

    https://en.wikipedia.org/wiki/Lockheed_X-7

    http://jn.passieux.free.fr/html/X7.php
    " J’ignore la nature des armes que l’on utilisera pour la troisième guerre mondiale. Mais pour la quatrième, on se battra à coup de pierres."  A. Einstein       "Pire que le bruit des bottes, le silence des pantoufles."  Max Frisch
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