BAC P.70

Rappels

Historique

Pour répondre à l’Air Staff Target 396/1 émis par la RAF, le constructeur British Aircraft Corporation (BAC) lance de nombreux projets. Parmi ceux-ci se trouve le P.70, propulsé par le turboréacteur Rolls Royce Pegasus, et dont l’étude débute le 24 juin 1971.

L’appareil reprend certains éléments du SEPECAT Jaguar, dont le nez de sa version "S", le cockpit, les ailes en flèche en position haute avec un léger dièdre et l’empennage conventionnel. Un aérofrein ventral est installé juste à l’avant d’une petite quille ventrale situées à l’arrière du fuselage. Les entrées d’air sont de plus grandes dimensions, semi-circulaires, semblables à celles du Harrier. Quatre buses orientables, situées sur les côtés du fuselage permettent une poussée de sustentation lors des phases de décollage et d’atterrissage, ainsi qu’une poussée horizontale durant le vol de croisière. Ce système de propulsion, qui est déjà maîtrisé sur les Hawker Siddeley Harrier, est plus rentable que l’option multi-réacteur dont une partie n’est généralement utilisée que pour le vol de sustentation et reste un poids-mort durant la grande partie du vol. Le train d’atterrissage escamotable est constitué d’une jambe avant et arrière situées en position centrale, et de deux petites jambes de train installées sur les côtés du fuselage. Un point d’attache central sous le fuselage permet l’emport d’un réservoir de carburant supplémentaire et deux autres sous chaque aile permettent d’emporter la charge offensive ou d’autres réservoirs. L’armement interne est constitué de deux canons Aden de 30mm. Une version navale capable d’emporter deux missiles Martel est prévue, équipée d’un radar dans le nez à la place du télémètre laser.

Le turboréacteur prévu au début de l’étude est le Rolls-Royce Pegasus 15-03 avec PCB (Plenum Chamber Burning), soit l’injection de carburant au niveau des buses d’éjection avant, ce qui permet une augmentation de la poussée sans augmenter la masse du moteur avec un système de postcombustion classique. Le RB.422-04, plus petit que le Pegasus et de même conception, est par la suite également retenu. Par contre, la configuration même du P.70 ne permet pas une vitesse supersonique sans PCB.

À partir du 21 janvier 1972, une seconde configuration est également étudiée. L’avant est semblable, mais le fuselage s’arrête peu après le turboréacteur, au niveau du bord de fuite des ailes. Pour compenser, deux poutres de queue, installées sur les ailes, sont équipées d’une dérive chacune, maintenues entre elles par un plan faisant office d’empennage horizontal. Le train d’atterrissage est tricycle, avec le train principal qui se loge dans les poutres sous les ailes. Cette configuration permet également l’emport de deux canons Aden de 30mm installés à l’avant des poutres de queue. Quatre points d’emport sont situés sous le fuselage, à l’avant des buses des réacteurs, et deux autres sous les ailes. Ces dernières peuvent également être équipées de rails à leur extrémité, leur permettant d’emporter deux missiles air-air courte portée.

Les deux projets sont finalement abandonnés sans qu’ils ne soient construits.


Texte de Jéricho, avec son aimable autorisation.

Versions

  • BAC P.70 : Version initiale du BAC P.70.
  • BAC P.70 Twin-Boom : Projet d’un appareil équipé de deux poutres de queue, dont l’étude débute le 21 janvier 1972, jamais construit.
Longueur Envergure Masse maxi au décollage Distance de décollage Distance d'atterrissage Mach maximal HA Mach maximal BA Nombre de points d'emport Équipage
BAC P.70 Twin-Boom15,5 m (50,853 ft)8,9 m (29,199 ft)16 330 kg (36 002 lbs)0 m (0 ft)0 m (0 ft)Mach 1Mach 18 1
BAC P.7015,7 m (51,509 ft)9 m (30 ft)16 829 kg (37 102 lbs)0 m (0 ft)0 m (0 ft)Mach 1Mach 15 1

Sur le forum…

  • d9pouces a écrit

    Ils ont tenu longtemps au concept de l'ADAV, je pense qu'ils étaient les derniers avec l'URSS…
    Pour leurs porte-hélicoptères, j'imagine ?
    Pas seulement: ils étaient attachés à leur idée de pouvoir disperser les unités et ne pas être dépendant de pistes en dur qui pouvaient être détruites en quelques jours d'offensive.


    d9pouces a écrit

    Je me demande un peu quels auraient été les avantages de ces appareils face aux Harrier, justifiant un nouveau développement… à vue de nez, ils font quand même un peu doublon !
    Je suis d'accord avec toi. Dans mes recherches, les seuls avantages qu'ils semblaient pouvoir obtenir, c'était une charge offensive plus élevée, un rayon d'action plus important et une vitesse supersonique atteinte avec l'équivalent de la postcombustion (et qui limite l'autonomie).
    " J’ignore la nature des armes que l’on utilisera pour la troisième guerre mondiale. Mais pour la quatrième, on se battra à coup de pierres."  A. Einstein       "Pire que le bruit des bottes, le silence des pantoufles."  Max Frisch
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  • Ils ont tenu longtemps au concept de l'ADAV, je pense qu'ils étaient les derniers avec l'URSS…
    Pour leurs porte-hélicoptères, j'imagine ?
    Je me demande un peu quels auraient été les avantages de ces appareils face aux Harrier, justifiant un nouveau développement… à vue de nez, ils font quand même un peu doublon !
    Et tous ces points d'exclamation, vous avez remarqué ? Cinq ! C'est la marque d'un aliéné qui porte son slip sur la tête. L'opéra fait cet effet à certains.Terry Pratchett
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  • La fiche sur le site.
    " J’ignore la nature des armes que l’on utilisera pour la troisième guerre mondiale. Mais pour la quatrième, on se battra à coup de pierres."  A. Einstein       "Pire que le bruit des bottes, le silence des pantoufles."  Max Frisch
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  • Le British Aircraft Corporation P.70 est un projet d’avion d’attaque au sol monomoteur ADAV, dérivé du SEPECAT Jaguar.

    Pour répondre à l’Air Staff Target 396/1 émis par la RAF, le constructeur British Aircraft Corporation (BAC) lance de nombreux projets. Parmi ceux-ci se trouve le P.70, propulsé par le turboréacteur Rolls Royce Pegasus, et dont l’étude débute le 24 juin 1971.

    L’appareil reprend certains éléments du SEPECAT Jaguar, dont le nez de sa version "S", le cockpit, les ailes en flèche en position haute avec un léger dièdre et l’empennage conventionnel. Un aérofrein ventral est installé juste à l’avant d’une petite quille ventrale situées à l’arrière du fuselage. Les entrées d’air sont de plus grandes dimensions, semi-circulaires, semblables à celles du Harrier. Quatre buses orientables, situées sur les côtés du fuselage permettent une poussée de sustentation lors des phases de décollage et d’atterrissage, ainsi qu’une poussée horizontale durant le vol de croisière. Ce système de propulsion, qui est déjà maîtrisé sur les Hawker Siddeley Harrier, est plus rentable que l’option multi-réacteur dont une partie n’est généralement utilisée que pour le vol de sustentation et reste un poids-mort durant la grande partie du vol. Le train d’atterrissage escamotable est constitué d’une jambe avant et arrière situées en position centrale, et de deux petites jambes de train installées sur les côtés du fuselage. Un point d’attache central sous le fuselage permet l’emport d’un réservoir de carburant supplémentaire et deux autres sous chaque aile permettent d’emporter la charge offensive ou d’autres réservoirs. L’armement interne est constitué de deux canons Aden de 30mm. Une version navale capable d’emporter deux missiles Martel est prévue, équipée d’un radar dans le nez à la place du télémètre laser.

    Le turboréacteur prévu au début de l’étude est le Rolls-Royce Pegasus 15-03 avec PCB (Plenum Chamber Burning), soit l’injection de carburant au niveau des buses d’éjection avant, ce qui permet une augmentation de la poussée sans augmenter la masse du moteur avec un système de postcombustion classique. Le RB.422-04, plus petit que le Pegasus et de même conception, est par la suite également retenu. Par contre, la configuration même du P.70 ne permet pas une vitesse supersonique sans PCB.

    À partir du 21 janvier 1972, une seconde configuration est également étudiée. L’avant est semblable, mais le fuselage s’arrête peu après le turboréacteur, au niveau du bord de fuite des ailes. Pour compenser, deux poutres de queue, installées sur les ailes, sont équipées d’une dérive chacune, maintenues entre elles par un plan faisant office d’empennage horizontal. Le train d’atterrissage est tricycle, avec le train principal qui se loge dans les poutres sous les ailes. Cette configuration permet également l’emport de deux canons Aden de 30mm installés à l’avant des poutres de queue. Quatre points d’emport sont situés sous le fuselage, à l’avant des buses des réacteurs, et deux autres sous les ailes. Ces dernières peuvent également être équipées de rails à leur extrémité, leur permettant d’emporter deux missiles air-air courte portée.

    Les deux projets sont finalement abandonnés sans qu’ils ne soient construits.


    Versions :
    P.70 : Projet de base de conception classique avec un empennage conventionnel, dont l’étude débute le 24 juin 1971, jamais construit.

    P.70 Twin-Boom : Projet d’un appareil équipé de deux poutres de queue, dont l’étude débute le 21 janvier 1972, jamais construit.


    Caractéristiques et performances prévues du P.70:
    Equipage : 1
    Longueur : 15,7m
    Envergure : 9,0m
    Masse maximale au décollage : 16’829kg
    Points d’attache : 5
    Moteurs : un turboréacteur Rolls-Royce Pegasus 15-03 avec PCB.
    Vitesse max : Mach 1+
    Distance de décollage : 0m
    Distance d’atterrissage : 0m
    Armement : deux canons Aden de 30mm en interne ; des paniers à roquettes, des bombes ou des missiles air-surface.

    **********

    Caractéristiques et performances prévues du P.70 "Twin-Boom":
    Equipage : 1
    Longueur : 15,5m
    Envergure : 8,9m
    Masse maximale au décollage : 16’330kg
    Points d’attache : 8
    Moteurs : un turboréacteur Rolls-Royce Pegasus 15-03 avec PCB.
    Vitesse max : Mach 1+
    Distance de décollage : 0m
    Distance d’atterrissage : 0m
    Armement : deux canons Aden de 30mm en interne ; des paniers à roquettes, des bombes, des missiles air-surface, et deux missiles air-air Sidewinder en bout d’ailes.


    Source principale:
    British Secret Projects - Jet Bombers Since 1949; BUTTLER Tony,Midland Publishing.
    " J’ignore la nature des armes que l’on utilisera pour la troisième guerre mondiale. Mais pour la quatrième, on se battra à coup de pierres."  A. Einstein       "Pire que le bruit des bottes, le silence des pantoufles."  Max Frisch
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