Histoire de l'appareil
Le Gyrodyne Company of America QH-50 DASH est un drone anti-sous-marin à voilure tournante, muni de deux rotors coaxiaux contrarotatifs bipales et de patins, selon les versions il est parfois équipé d’une dérive.
Durant les années 1950, le nombre de sous-marins soviétiques construits est en très forte hausse et l’US Navy est dans l’impossibilité de s’équiper rapidement avec de nombreuses frégates anti-sous-marines. Elle entreprend alors un important programme de modernisation de sa flotte sous la désignation de FRAM (Fleet Rehabilitation and Modernization). Des sonars sont installés à peu de frais sur les destroyers de la seconde guerre mondiale, mais il leur manque une arme capable d’engager les submersibles ennemis avant d’être à portée de tir de ces derniers.
Deux idées sont retenues. La première est une torpille anti-sous-marine désignée RUR-5 ASROC (Anti-Submarine Rocket). La Navy remarque que sa portée limitée à 16km ne permettrait pas de tirer profit de la portée étendue du nouveau système de sonar AN/SQS-26 mis en service et, de plus, l’installation du système de contrôle de l’ASROC serait complexe et très coûteux, obligeant de lourdes modifications.
L’autre possibilité serait d’utiliser des hélicoptères porteurs de torpilles depuis le pont de ces navires. Malheureusement, les pilotes de l’US Navy ne sont pas très enthousiastes à l’idée de poser leurs appareils sur de si petites plateformes par grosse mer.
Une autre idée met tout le monde d’accord : un petit hélicoptère télécommandé capable de larguer des torpilles ou des charges de profondeur.
À cette époque, l’US Marine Corps évalue depuis quelques temps des hélicoptères légers monoplaces conçus par Gyrodyne : les XRON-1 et YRON-1 Rotorcycle. Ces appareils sont équipés de rotors de sustentation coaxiaux contrarotatifs, qui permettent un diamètre peu important et par conséquent un encombrement minimum. De plus, leur charge utile pourrait correspondre à la charge offensive nécessaire à ce genre de mission.
En 1958, l’US Navy demande donc à Gyrodyne de lui développer une version télécommandée désignée DSN-1.
L’appareil est équipé du moteur Porsche YO-95-6 développant 54kW (73ch) utilisé pour le Rotorcycle. Sa structure en tubes d’acier soudés est réduite au minimum, avec des patins comme train d’atterrissage. Sa charge offensive est constituée d’une une torpille Mk43 emportée sous le ventre.
Le 1er juillet 1960, le premier prototype, avec un pilote à son bord pour plus de sécurité, effectue un premier atterrissage sur la frégate Mitscher (DL-2). Le premier vol entièrement commandé à distance a lieu le 12 août suivant, à Patuxent River, le DSN-1 devenant ainsi le premier hélicoptère télécommandé au monde. Le 7 décembre de la même année, il se pose sur le pont de l’USS Hazelwood (DD-531), ce qui en fait son premier atterrissage uniquement piloté à distance sur un navire en mouvement.
L’US Navy en commande onze exemplaires de présérie.
Le système de contrôle DASH (Drone Anti-Submarine Helicopter) est géré par deux opérateurs. Le premier, situé sur le pont d’envol, pilote l’appareil durant les phases de décollage et d’atterrissage. Le second opérateur, installé dans le centre d’information de combat (CIC - Combat Information Center), guide le drone vers sa cible et largue les armes en utilisant des programmes de contrôles semi-automatiques. Cet opérateur situé à l’intérieur du navire n’a aucun contact visuel avec l’appareil qu’il guide et il lui est difficile d’évaluer l’altitude de son drone. Il arrive ainsi parfois qu’un DASH soit perdu en heurtant l’eau.
Gyrodyne effectue des essais sont sur un de ces appareils (le DS-1006) pour l’équiper avec un système de flotteurs cylindriques orientables installés à chaque extrémité des patins. Sur des terrains en dur, ils sont placés à l’horizontale et sont protégés par des tampons. Sur l’eau, ils sont dirigés à la verticale, sous les patins. Lors de l’amerrissage du DSN-1 équipé de ce système, les flotteurs ne sont immergés qu’à environ 75%. Ce système ne semble pas avoir été installé sur d’autres appareils.
Trois exemplaires de présérie motorisés par deux moteurs Porsche YO-95-6 sont commandés sous la désignation de DSN-2. Cette version est abandonnée suite à la décision d’interdire, sur les navires de la Navy, l’utilisation du type de carburant utilisé par ces appareils. Par conséquent, il est décidé d’utiliser désormais des carburants plus lourds, d’où l’utilisation de turbines.
Le prototype du DSN-3 effectue son premier vol le 6 avril 1961, motorisé par une turbine Boeing T50-BO-4 de 190kW (259ch). Les appareils de série sont ensuite motorisés par une turbine Boeing T50-BO-A8 de 224kW (304ch). Il peut emporter une charge offensive nettement plus importante, soit jusqu’à deux torpilles Mk44. Dans cette configuration, il opère dans un rayon de 35km autour de son navire de lancement.
À partir de 1962, ces premières versions sont désormais désignées respectivement QH-50A, QH-50B et QH-50C.
D’autres versions sont ensuite développées, toutes motorisées par des turbines et avec une avionique améliorée.
Le programme DASH est annulé en 1969, officiellement pour son manque de fiabilité. Mais il est vrai qu’à cette époque les forces armées américaines sont engagées au Vietnam, un conflit réclamant beaucoup de dépenses et dans lequel une arme anti-sous-marine avancée n’est pas nécessaire.
Certains DASH sont utilisés durant encore plusieurs années après la fin de cette guerre pour des missions spécifiques. Désignés DASH SNOOPYs, certains sont munis de caméras TV retransmettant en direct les images. Le contrôle en vol est ainsi plus facile et cela permet également de les utiliser pour la reconnaissance et le guidage des tirs canons des navires. Certains sont utilisés pour des missions de remorquage de cibles ou d’étalonnage de radars et de systèmes électroniques jusqu’en 2006.
Au total, 755 exemplaires des différentes versions ont été construits entre 1962 et 1969 pour le programme DASH de l’US Navy. Sur les pertes d’appareil, 80% sont attribuées à des défaillances électroniques, 10% à une panne de moteur et 10% à une erreur de pilotage.
Le seul autre pays à avoir utilisé des QH-50 est le Japon. Une vingtaine d’exemplaires ont servi de 1965 à 1977 sur ses destroyers de la classe Takatsuki et de la classe Minegumo.
Plusieurs musées aux USA présentent des HQ-50 : le New England Air Museum à Windsor Locks (Connecticut), le Carolina's Aviation Museum à Charlotte (Caroline du Nord), le White Sands Missile Range (Nouveau Mexique), l’USS Orleck à Lake Charles (Louisiane), l’USS Yorktown (CV-10) et sur le destroyer USS Joseph P. Kennedy (DD-850) au Battleship Cove de Fall River (Massachusetts). Deux exemplaires sont également visibles au Hawthorne Ordnance Museum de Hawthorne (Nevada).
Texte de Jéricho, avec son aimable autorisation.
Durant les années 1950, le nombre de sous-marins soviétiques construits est en très forte hausse et l’US Navy est dans l’impossibilité de s’équiper rapidement avec de nombreuses frégates anti-sous-marines. Elle entreprend alors un important programme de modernisation de sa flotte sous la désignation de FRAM (Fleet Rehabilitation and Modernization). Des sonars sont installés à peu de frais sur les destroyers de la seconde guerre mondiale, mais il leur manque une arme capable d’engager les submersibles ennemis avant d’être à portée de tir de ces derniers.
Deux idées sont retenues. La première est une torpille anti-sous-marine désignée RUR-5 ASROC (Anti-Submarine Rocket). La Navy remarque que sa portée limitée à 16km ne permettrait pas de tirer profit de la portée étendue du nouveau système de sonar AN/SQS-26 mis en service et, de plus, l’installation du système de contrôle de l’ASROC serait complexe et très coûteux, obligeant de lourdes modifications.
L’autre possibilité serait d’utiliser des hélicoptères porteurs de torpilles depuis le pont de ces navires. Malheureusement, les pilotes de l’US Navy ne sont pas très enthousiastes à l’idée de poser leurs appareils sur de si petites plateformes par grosse mer.
Une autre idée met tout le monde d’accord : un petit hélicoptère télécommandé capable de larguer des torpilles ou des charges de profondeur.
À cette époque, l’US Marine Corps évalue depuis quelques temps des hélicoptères légers monoplaces conçus par Gyrodyne : les XRON-1 et YRON-1 Rotorcycle. Ces appareils sont équipés de rotors de sustentation coaxiaux contrarotatifs, qui permettent un diamètre peu important et par conséquent un encombrement minimum. De plus, leur charge utile pourrait correspondre à la charge offensive nécessaire à ce genre de mission.
En 1958, l’US Navy demande donc à Gyrodyne de lui développer une version télécommandée désignée DSN-1.
L’appareil est équipé du moteur Porsche YO-95-6 développant 54kW (73ch) utilisé pour le Rotorcycle. Sa structure en tubes d’acier soudés est réduite au minimum, avec des patins comme train d’atterrissage. Sa charge offensive est constituée d’une une torpille Mk43 emportée sous le ventre.
Le 1er juillet 1960, le premier prototype, avec un pilote à son bord pour plus de sécurité, effectue un premier atterrissage sur la frégate Mitscher (DL-2). Le premier vol entièrement commandé à distance a lieu le 12 août suivant, à Patuxent River, le DSN-1 devenant ainsi le premier hélicoptère télécommandé au monde. Le 7 décembre de la même année, il se pose sur le pont de l’USS Hazelwood (DD-531), ce qui en fait son premier atterrissage uniquement piloté à distance sur un navire en mouvement.
L’US Navy en commande onze exemplaires de présérie.
Le système de contrôle DASH (Drone Anti-Submarine Helicopter) est géré par deux opérateurs. Le premier, situé sur le pont d’envol, pilote l’appareil durant les phases de décollage et d’atterrissage. Le second opérateur, installé dans le centre d’information de combat (CIC - Combat Information Center), guide le drone vers sa cible et largue les armes en utilisant des programmes de contrôles semi-automatiques. Cet opérateur situé à l’intérieur du navire n’a aucun contact visuel avec l’appareil qu’il guide et il lui est difficile d’évaluer l’altitude de son drone. Il arrive ainsi parfois qu’un DASH soit perdu en heurtant l’eau.
Gyrodyne effectue des essais sont sur un de ces appareils (le DS-1006) pour l’équiper avec un système de flotteurs cylindriques orientables installés à chaque extrémité des patins. Sur des terrains en dur, ils sont placés à l’horizontale et sont protégés par des tampons. Sur l’eau, ils sont dirigés à la verticale, sous les patins. Lors de l’amerrissage du DSN-1 équipé de ce système, les flotteurs ne sont immergés qu’à environ 75%. Ce système ne semble pas avoir été installé sur d’autres appareils.
Trois exemplaires de présérie motorisés par deux moteurs Porsche YO-95-6 sont commandés sous la désignation de DSN-2. Cette version est abandonnée suite à la décision d’interdire, sur les navires de la Navy, l’utilisation du type de carburant utilisé par ces appareils. Par conséquent, il est décidé d’utiliser désormais des carburants plus lourds, d’où l’utilisation de turbines.
Le prototype du DSN-3 effectue son premier vol le 6 avril 1961, motorisé par une turbine Boeing T50-BO-4 de 190kW (259ch). Les appareils de série sont ensuite motorisés par une turbine Boeing T50-BO-A8 de 224kW (304ch). Il peut emporter une charge offensive nettement plus importante, soit jusqu’à deux torpilles Mk44. Dans cette configuration, il opère dans un rayon de 35km autour de son navire de lancement.
À partir de 1962, ces premières versions sont désormais désignées respectivement QH-50A, QH-50B et QH-50C.
D’autres versions sont ensuite développées, toutes motorisées par des turbines et avec une avionique améliorée.
Le programme DASH est annulé en 1969, officiellement pour son manque de fiabilité. Mais il est vrai qu’à cette époque les forces armées américaines sont engagées au Vietnam, un conflit réclamant beaucoup de dépenses et dans lequel une arme anti-sous-marine avancée n’est pas nécessaire.
Certains DASH sont utilisés durant encore plusieurs années après la fin de cette guerre pour des missions spécifiques. Désignés DASH SNOOPYs, certains sont munis de caméras TV retransmettant en direct les images. Le contrôle en vol est ainsi plus facile et cela permet également de les utiliser pour la reconnaissance et le guidage des tirs canons des navires. Certains sont utilisés pour des missions de remorquage de cibles ou d’étalonnage de radars et de systèmes électroniques jusqu’en 2006.
Au total, 755 exemplaires des différentes versions ont été construits entre 1962 et 1969 pour le programme DASH de l’US Navy. Sur les pertes d’appareil, 80% sont attribuées à des défaillances électroniques, 10% à une panne de moteur et 10% à une erreur de pilotage.
Le seul autre pays à avoir utilisé des QH-50 est le Japon. Une vingtaine d’exemplaires ont servi de 1965 à 1977 sur ses destroyers de la classe Takatsuki et de la classe Minegumo.
Plusieurs musées aux USA présentent des HQ-50 : le New England Air Museum à Windsor Locks (Connecticut), le Carolina's Aviation Museum à Charlotte (Caroline du Nord), le White Sands Missile Range (Nouveau Mexique), l’USS Orleck à Lake Charles (Louisiane), l’USS Yorktown (CV-10) et sur le destroyer USS Joseph P. Kennedy (DD-850) au Battleship Cove de Fall River (Massachusetts). Deux exemplaires sont également visibles au Hawthorne Ordnance Museum de Hawthorne (Nevada).
Texte de Jéricho, avec son aimable autorisation.
Versions référencées
- Gyrodyne QH-50A DSN-1 : Version de présérie, 10 exemplaires dont un prototype.
- Gyrodyne QH-50B DSN-2 : Version de série bimoteur, 3 exemplaires.
- Gyrodyne QH-50C DSN-3 : 1ere version de série, 382 exemplaires.
- Gyrodyne QH-50D : Version améliorée, 377 exemplaires.
- Gyrodyne QH-50DM : QH-50D modifiés pour l'US Army, 10 exemplaires.
- Gyrodyne QH-50E : Nouvelle version améliorée, au moins 3 exemplaires.
- Gyrodyne QH-50F : Version proposée avec une turbine Allison T63-A-5A de 190kW (253ch), jamais construite.
- Gyrodyne QH-50H : Version agrandie et biturbine, jamais construite.
- Gyrodyne QH-50 SNOOPY : Exemplaires modernisés et utilisés jusqu'en 2006.
Pays exploitant actuellement cet appareil
- Aucun pays utilisateur n'a été enregistré.
Anciens pays utilisateurs
US Army (United States Army Aviation Branch, États-Unis)
- 10 exemplaires ; QH-50DM
US Navy (United States Navy, États-Unis)
- 735 exemplaires depuis 1959 jusqu'en 2006
Aéronavale japonaise (Kaijō Jieitai, Japon)
- 20 exemplaires depuis 1965 jusqu'en 1977 ; 3 QH-50C et 17 QH-50D
Gyrodyne QH-50C DSN-3 voir la fiche complète
Principales caractéristiques
- Masse maxi au décollage : 1 036 kg (2 284 lbs)
- Masse à vide : 524 kg (1 155 lbs)
- Surface du rotor : 29,2 m² (314,306 sq. ft) chacun.
- Diamètre du rotor principal : 6,1 m (20,013 ft)
- Hauteur : 2,96 m (9,711 ft)
- Longueur : 3,94 m (12,927 ft)
Performances
- Vitesse maximum : 148 km/h (92 mph, 80 kts)
- Vitesse de croisière : 93 km/h (58 mph, 50 kts)
- Endurance maximale : 1 h 25 mn.
- Distance franchissable : 132 km (82 mi, 71 nm)
- Plafond opérationnel : 5 000 m (16 404 ft)
- Vitesse ascensionnelle : 9,6 m/s (31,496 ft/s)
- Charge alaire, à vide : 17,945 kg/m² (3,68 lbs/sq. ft)
- Charge alaire, au décollage : 35,479 kg/m² (7,267 lbs/sq. ft)
Motorisation
- 1 turbine Boeing T50-BO-A8
- Puissance unitaire : 224 kW (304 ch, 300 hp)
Records FAI enregistrés
Liste des records enregistrés pour cet appareil par la Fédération Aéronautique Internationale.Aucun record n'a été enregistré pour cet appareil.
Accidents enregistrés
- Aucun Accident n'a été enregistré pour cet appareil.
Numéros de serie
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