Histoire de l'appareil
En novembre 1967, les spécifications demandées par les Suisses pour leurs Mirage IIIS avait entraîné une explosion des coûts d'acquisition. Résultat, 57 appareils seulement furent achetés au lieu des 100 prévus. La force aérienne suisse souhaitait donc disposer d'un appareil purement tactique donc moins cher, plus maniable, afin de remplacer ses Vampire. Après d'être intéressée au Fiat G-91Y, au Saab 105 et au A-4M Skyhawk, elle décide d'évaluer l'A-7 Corsair II et un nouveau prototype de Dassault, qui est un projet construit sur fonds propres : le Milan.
Le Milan est en réalité un Mirage III doté de petites surfaces placées dans le nez, caractérisées par une flèche inversée et d'une envergure d'environ 80 cm. Ces surfaces, appelées "moustaches", sont conçues par la FFA (Fabrique Fédérale d’Avions) d’Emmen, ou encore F+W. Elles permettent de raccourcir la distance de décollage et de diminuer la vitesse d'approche de 20 nœuds, de virer plus serré (en particulier dans les vallées suisses), d'améliorer la maniabilité à basses vitesses lors des missions d'attaque au sol et même d'augmenter la charge utile.
Les essais en soufflerie se montrent prometteurs et Dassault modifie un Mirage 5J, le n°2 (probablement un de ceux initialement destinés à Israël mais victime d'un embargo) au milieu de l'année 1968. Ces moustaches sont censées être fixes, mais sont en réalité ajustables de 10° en 10°. Il est baptisé "Astérix", héros de bande dessinée bien connu justement pour ses moustaches. Astérix fait son vol inaugural le 27 septembre 1968 à Melun-Villaroche, avec Jean-Marie Saget aux commandes. Les tests se terminent en mars 1969.
L'étape suivante est de rendre ces mêmes moustaches rétractables et un Mirage IIIR, le n°344, est ainsi modifié. Il est baptisé Mirage Milan 01 (en référence au rapace) et effectue son vol inaugural le 24 mai 1969. La première tentative de rétracter les moustaches a lieu le 29 mai. La masse du système est de 50 kg. Dassault passe alors à la version qui sera présentée aux Suisses, le Milan S 01.
Ce dernier est un Mirage IIIE, le n°589, équipé d'un réacteur Atar 9K50 de 5000 kgp, 7200 kgp avec PC. Ce réacteur fut testé sur le Mirage IIIC2, équipe le Mirage F1 et on le retrouvera sur les Mirage III EX, NG et 50. Les Suisses, qui ont vu le Mirage Milan 01, jugeaient son réacteur Atar 9C un peu faible. Le système d'armes est basé sur celui du Jaguar, mais avec des nouveautés (notamment un désignateur laser Thomson-CSF et un télémètre dans le nez). Cela est cependant jugé sommaire, en particulier par rapport à celui de l'A-7. L'armement est constitué de 2 canons DEFA 553 de 30 mm et de 7 points d'emport pour 4000 kg de charge offensive, par exemple des missiles AGM-65 Maverick et AIM-9B Sidewinder.
Le Milan S 01 effectue son vol inaugural à Melun-Villeroche le 29 mai 1970, avec Guy Mitaux-Maurouard aux commandes. Il est présenté en Suisse en 1972 et confronté à l'A-7 Corsair II le 2 mai 1972 à Emmen. Si les moustaches améliorent en effet le contrôle en vol, elles ont aussi le défaut de gêner la vision du pilote vers l'avant et de générer des turbulences dans les prises d'air des réacteurs.
Ce concours provoque l'effervescence parmi les pilotes de l'armée suisse : la moitié se prononce pour l'A-7 qui est un pur avion d'attaque au sol et l'autre pour le Milan, qui est supersonique et a des capacités secondaires de combat aérien. Il se solde dans un premier temps par la victoire de l'A-7 le 17 août 1972, avec l'achat de 40 exemplaires prévus. Puis dans un second temps, les partisans du Milan protestent, ce qui aboutit à un match nul le 9 septembre. La Suisse prend alors la décision d'acheter des Hunter supplémentaires. En 1976, elle sélectionnera le Northrop F-5 Tiger II… Le Corsair II montre cependant à Dassault l'importance d'un système d'armes doté d'une centrale à inertie et d'un viseur tête haute, équipements très modernes pour l'époque et montés sur le Milan dès son retour en France.
Le concept du Milan lui-même est abandonné dès 1972, n'ayant obtenu de commandes nulle part. Mais il fut conservé par le CEV jusque dans les années 1980 et servira à la mise au point des équipements des Mirage 50, F1E, CR et Super-Étendard plus modernes. Il aurait été ensuite rendu à Dassault Aviation et serait en cours de restauration.
Par ailleurs, dans les années 1980, la Suisse équipera ses Mirage IIIS de plans canards, mais cette fois en arrière des entrées d'air des réacteurs.
Le Milan est en réalité un Mirage III doté de petites surfaces placées dans le nez, caractérisées par une flèche inversée et d'une envergure d'environ 80 cm. Ces surfaces, appelées "moustaches", sont conçues par la FFA (Fabrique Fédérale d’Avions) d’Emmen, ou encore F+W. Elles permettent de raccourcir la distance de décollage et de diminuer la vitesse d'approche de 20 nœuds, de virer plus serré (en particulier dans les vallées suisses), d'améliorer la maniabilité à basses vitesses lors des missions d'attaque au sol et même d'augmenter la charge utile.
Les essais en soufflerie se montrent prometteurs et Dassault modifie un Mirage 5J, le n°2 (probablement un de ceux initialement destinés à Israël mais victime d'un embargo) au milieu de l'année 1968. Ces moustaches sont censées être fixes, mais sont en réalité ajustables de 10° en 10°. Il est baptisé "Astérix", héros de bande dessinée bien connu justement pour ses moustaches. Astérix fait son vol inaugural le 27 septembre 1968 à Melun-Villaroche, avec Jean-Marie Saget aux commandes. Les tests se terminent en mars 1969.
L'étape suivante est de rendre ces mêmes moustaches rétractables et un Mirage IIIR, le n°344, est ainsi modifié. Il est baptisé Mirage Milan 01 (en référence au rapace) et effectue son vol inaugural le 24 mai 1969. La première tentative de rétracter les moustaches a lieu le 29 mai. La masse du système est de 50 kg. Dassault passe alors à la version qui sera présentée aux Suisses, le Milan S 01.
Ce dernier est un Mirage IIIE, le n°589, équipé d'un réacteur Atar 9K50 de 5000 kgp, 7200 kgp avec PC. Ce réacteur fut testé sur le Mirage IIIC2, équipe le Mirage F1 et on le retrouvera sur les Mirage III EX, NG et 50. Les Suisses, qui ont vu le Mirage Milan 01, jugeaient son réacteur Atar 9C un peu faible. Le système d'armes est basé sur celui du Jaguar, mais avec des nouveautés (notamment un désignateur laser Thomson-CSF et un télémètre dans le nez). Cela est cependant jugé sommaire, en particulier par rapport à celui de l'A-7. L'armement est constitué de 2 canons DEFA 553 de 30 mm et de 7 points d'emport pour 4000 kg de charge offensive, par exemple des missiles AGM-65 Maverick et AIM-9B Sidewinder.
Le Milan S 01 effectue son vol inaugural à Melun-Villeroche le 29 mai 1970, avec Guy Mitaux-Maurouard aux commandes. Il est présenté en Suisse en 1972 et confronté à l'A-7 Corsair II le 2 mai 1972 à Emmen. Si les moustaches améliorent en effet le contrôle en vol, elles ont aussi le défaut de gêner la vision du pilote vers l'avant et de générer des turbulences dans les prises d'air des réacteurs.
Ce concours provoque l'effervescence parmi les pilotes de l'armée suisse : la moitié se prononce pour l'A-7 qui est un pur avion d'attaque au sol et l'autre pour le Milan, qui est supersonique et a des capacités secondaires de combat aérien. Il se solde dans un premier temps par la victoire de l'A-7 le 17 août 1972, avec l'achat de 40 exemplaires prévus. Puis dans un second temps, les partisans du Milan protestent, ce qui aboutit à un match nul le 9 septembre. La Suisse prend alors la décision d'acheter des Hunter supplémentaires. En 1976, elle sélectionnera le Northrop F-5 Tiger II… Le Corsair II montre cependant à Dassault l'importance d'un système d'armes doté d'une centrale à inertie et d'un viseur tête haute, équipements très modernes pour l'époque et montés sur le Milan dès son retour en France.
Le concept du Milan lui-même est abandonné dès 1972, n'ayant obtenu de commandes nulle part. Mais il fut conservé par le CEV jusque dans les années 1980 et servira à la mise au point des équipements des Mirage 50, F1E, CR et Super-Étendard plus modernes. Il aurait été ensuite rendu à Dassault Aviation et serait en cours de restauration.
Par ailleurs, dans les années 1980, la Suisse équipera ses Mirage IIIS de plans canards, mais cette fois en arrière des entrées d'air des réacteurs.
Versions référencées
- Dassault Astérix : Démonstrateur. 1 Mirage 5J modifié.
- Dassault Milan 01 : Prototype, un Mirage IIIR modifié.
- Dassault Milan S 01 : Prototype présenté aux Suisse, un Mirage IIIE modifié.
Pays exploitant actuellement cet appareil
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Dassault Milan S 01 voir la fiche complète
Principales caractéristiques
- Masse maxi au décollage : 14 000 kg (30 865 lbs)
- Masse normale au décollage : 9 700 kg (21 385 lbs)
- Masse à vide : 7 200 kg (15 873 lbs)
- Surface alaire : 24,85 m² (267,483 sq. ft)
- Hauteur : 4,25 m (13,944 ft)
- Envergure : 8,22 m (26,969 ft)
- Longueur : 15,55 m (51,017 ft)
Performances
- Vitesse de croisière : 950 km/h (590 mph, 513 kts)
- Distance franchissable : 1 300 km (808 mi, 702 nm)
- Distance de convoyage : 4 000 km (2 485 mi, 2 160 nm)
- Plafond opérationnel : 15 400 m (50 525 ft)
- Vitesse maximale BA : 1 400 km/h (870 mph, 756 kts)
- Vitesse maximale HA : 2 336 km/h (1 452 mph, 1 261 kts)
- Charge alaire, à vide : 289,738 kg/m² (59,343 lbs/sq. ft)
- Charge alaire, masse normale : 390,342 kg/m² (79,948 lbs/sq. ft)
- Charge alaire, au décollage : 563,38 kg/m² (115,389 lbs/sq. ft)
Motorisation
- 1 réacteur SNECMA Atar 9K50
- Puissance unitaire : 5 000 kgp (49 kN, 11 023 lbf), 7 200 kgp (71 kN, 15 873 lbf) avec post-combustion
Records FAI enregistrés
Liste des records enregistrés pour cet appareil par la Fédération Aéronautique Internationale.Aucun record n'a été enregistré pour cet appareil.
Accidents enregistrés
- Aucun Accident n'a été enregistré pour cet appareil.
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