Fouga CM.171 Makalu

Historique

Vers 1955, Fouga envisage de présenter à l'Armée de l'Air son projet CM.195, un dérivé survitaminé du Magister. Ce CM.195 est très agrandi, dispose d'ailes en flèche et de réacteurs "Gabizo" de 1100 kgp chacun.


La première étape consiste à tester ces réacteurs sur un Magister, ce qui donne naissance au CM.171 "Makalu". Ce dernier, destiné aux essais en vol du réacteur, est purement expérimental et construit à un seul exemplaire. On ne sait d'ailleurs s'il s'agit d'un exemplaire neuf ou modifié. Makalu est le nom du 2e plus haut sommet du monde, au Tibet.


Le nouveau réacteur étant trois fois plus puissant que le Marboré II du Magister, les entrées d'air sont agrandies en conséquence et deviennent rondes.

Le CM.171 décolle pour la première fois le 5 novembre (ou le 11 mai selon une autre source) 1956, piloté par L.Bourriau. Du fait de sa puissance, il s'avère très délicat à piloter.

Jacques Grangette participa aux essais en vol début 1957, après une absence aux Etats-Unis où il présentait le Magister. Le 8 février, après être monté à 53000 pieds (15000 m), il ne peut plus redescendre car le régime ralenti des réacteurs est devenu égal au régime plein gaz ! En coupant un réacteur et en faisant avec de dangereuses vibrations, il put redescendre.


Quelques jours plus tard, afin de pallier aux problèmes de décompression, la verrière est remplacée par une canopée métallique percée de hublots.
Après des essais finalement satisfaisants, le Makalu est transféré à la compagnie Générale des Turbo-Machine de Marignane, un centre d'essais en vol appartenant à Hispano-Suiza et Turboméca, en décembre 1956. Mais le 20 mars 1957, l'appareil s'écrase, tuant ses occupants C.Bouton et par J.de Saint-Thibault. L'accident ne fut jamais élucidé.