Junkers Ju 288

Rappels

  • Catégorie : Bombardier
  • Constructeur : Junkers drapeau du pays
  • Premier vol : 29 novembre 1940
  • Production : 22 appareils construits (cellules neuves)
  • Voir aussi… : Junkers Ju 88
Junkers Ju 288

Historique

La Luftwaffe ne disposa jamais de bombardiers stratégiques, et pour cause : il lui manquait justement les ressources nécessaires pour en fabriquer. Avant l'entrée en guerre, ses bombardiers étaient plus ou moins adaptés d'avions de ligne et, en tout état de cause, relevaient du bombardier moyen ou léger.

La firme Junkers essaya bien de remédier à cet état, en se basant sur des moteurs puissants tels que les Jumo 222 ou 223. Mais ce n'est qu'en 1939 que la situation se décanta quelque peu. Cette année-là, Heinrich Hertel quitta Heinkel pour Junkers, et le projet EF 073 (ou 74) fut présenté au RLM dès mai 1939 ou 1940.

Pour l'essentiel, il s'agissait d'un Ju 88 agrandi, le seul bombardier moderne et conçu exprès pour cette tâche dont disposait la Luftwaffe. Le nez était complétement redessiné (en apparence d’œuf vitré comme sur le Ju 88B-0) et le cockpit était pressurisé. La dérive était double. L'armement défensif était contrôlé à distance. La soute à bombes permettait l'emport de 3630 kg de bombes (un Lancaster Mk I emporte plus de 6 tonnes, à titre de comparaison). Au moins, cela permettait au Ju 288 de se passer de charges externes, éliminant leur traînée et augmentant par là-même ses propres performances.

En juillet 1939, le RLM présenta ses spécifications pour son "bombardier B". Le "bombardier A" renvoyait rétrospectivement au concours de 1936 qui avait vu le He 177 vainqueur. Le "bombardier B" devait remplacer tous les bombardiers moyens, avoir une vitesse supérieure à celle du Ju 88 (et atteindre 600 km/h), un cockpit pressurisé, un armement défensif plus développer, atteindre n'importe quel point du Royaume-Uni, et emporter 4 tonnes de bombes, le double des bombardiers allemands de l'époque. Les moteurs conseillés étaient les Jumo 222 ou DB 604 de 2500 ch.

Le programme du "bombardier B" fut taillé sur mesure pour le Ju 288, qui avait la préférence du RLM. Malgré tout, les Fw 191, Do 317 et Hs 130 purent concourir. L'Ar 340, lui, fut éliminé dès la phase des projets.



Le premier exemplaire du Ju 288 fut prêt dès la mi-1940. Mais les moteurs prévus, des Jumo 222 de 24 cylindres, ne furent pas prêts à temps. Le prototype dut être motorisé avec des BMW 801MA de 1600 ch et les tourelles étaient factices. Le prototype vola le 29 novembre 1940. Les 4 premiers exemplaires étaient dotés de moteurs BMW 801 et le V-5, le premier exemplaire doté de Jumo 222 (2500 ch), ne vola que le 8 octobre 1941.

Le Ju 288A avait de bonnes performances et pouvait emporter 5 tonnes de bombes. Mais ses défauts, notamment en vol, nécessitaient de profondes modifications. 7 prototypes Ju 288A (V1 à V7) furent construits.

Il fut donc abandonné en faveur du Ju 288B. Ce dernier vola en mai 1942. La cellule, l'envergure, la dérive et cabine étaient agrandies, l'armement défensif plus important. Il était doté de Jumo 222. Le DB 604, lui, était carrément abandonné. Des moteurs BMW 810TJ furent testés, ainsi que des DB 606 de 2600 ch (des DB 601 montés en tandem) en mai 1942. Fin 1942, malgré l'arrivée suffisante de Jumo 222, il était évident que ce moteur ne serait jamais produit en série et cette version fut abandonnée. 7 exemplaires (V8 à V14) furent construits.

Le Ju 288C voyait sa structure renforcée pour les DB 606, et les deux premiers exemplaires furent prêts en août 1942. Il emportait 2 tonnes d'armements en externe. Le troisième exemplaire fut doté de DB 610 de 2900 ch (2 DB 605 accolés, formant quasiment un W, et attaquant une transmission commune) et vola au printemps 1943. 8 exemplaires furent construits, les deux derniers après la fin du programme.

Les difficultés de mise au point, le manque de ressources, les nécessités de la guerre donnant la priorité aux chasseurs firent que le Ju 288 ne parvint jamais à maturité. 22 exemplaires furent construits.

Il faut y rajouter le Ju 288D (une maquette fut terminée, il s'agissait d'un Ju 288C avec un armement amélioré à l'arrière) et le Ju 288G (version anti-navires, armée d'un canon Gerät 104 de 355 mm sans recul, restée au stade du projet).



Le programme fut abandonné dès juin 1943 à cause de nombreux accidents et quelques exemplaires furent engagés au combat, mais très peu. Quelques missions de reconnaissance furent effectuées sur le front ouest. Leur carrière opérationnelle fut courte à cause du manque de pièces détachées, et des problèmes liés aux moteurs et au train d'atterrissage.

Ancien pays utilisateur

Versions

  • Junkers Ju 288A : Prototypes, 7 exemplaires.
  • Junkers Ju 288B : 2e série de prototypes, agrandis. 7 exemplaires.
  • Junkers Ju 288C : Structure renforcée pour accueillir des DB 606 ou 610. 8 exemplaires.
  • Junkers Ju 288D : Projet d'un Ju 288C dont l'armement était renforcé.
  • Junkers Ju 288G : Projet d'une variante de lutte anti-navires.

Sur le forum…

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    ¤ Nicolas Sur AMN : Nico2, inscrit le 09 Jan 2006, 16:45>> N'oubliez pas de lire et de relire le Règlement du forum.>> N'oubliez pas de consulter les index des sujets avant de poster les vôtres.
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  • L'ENCYCLOPEDIE ILLUSTREE DE L’AVIATION AIRCRAFT N°97 JUNKER JU 88

    [Pièces-jointes supprimées]
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  • La fiche sur le site

    Pas de version prévue avec un gros canon pour cette fois, désolé. :mrgreen:
    Rang, sang, race et dieux n'entrent en rien dans le partage du vice… et de la vertu. (de Cape et de Crocs, tome 1).>> N'oubliez pas de lire et de relire le Réglement du forum>> N'oubliez pas de consulter les index des sujets avant de poster les vôtres.
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  • Hop, dernière fiche pour l'instant sur la descendance du Ju 88 : le Ju 388.


    C'est en 1942 que la Luftwaffe entendit parler pour la première fois du B-29. Les performances de cet appareil plongea les responsables dans une véritable psychose, et ils cherchèrent un appareil capable de l'intercepter et de le détruire. C'est alors qu'ils se tournèrent vers les versions de haute altitude du Ju 188.

    Ces versions étaient les Ju 188J de chasse, Ju 188K de bombardement et Ju 188L de reconnaissance. Ils disposaient tous d'un cockpit pressurisé et d'une envergure accrue. Choisis pour la production en série, ils furent désignés respectivement Ju 388J, K et L. Dès lors, la quasi-totalité de l'armement défensif fut supprimée afin d'améliorer les performances. Seule une tourelle de queue FHL 131Z Hecklafette, comportant 2 MG 131 de 13 mm (300 cartouches chacune) et contrôlée à distance, fut conservée. Le Ju 388 fut surnommé Störtebeker, du nom d'un fameux pirate allemand du Moyen Âge.

    Le Ju 388J fut armé de 2 canons MK 103 de 30 mm et de 2 canons MG 151/20 de 20 mm, installés dans un nez plein. Il servait à la chasse lourde de jour. Pour la chasse de nuit, les MK 103 étaient remplacés par des MK 108 plus petits et plus légers mais de même calibre. De plus, 2 autres MK 108 étaient disposés en oblique dans le dos, selon le système Schräge Musik.

    Le Ju 388K était un bombardier pur de haute altitude, disposant d'une nacelle ventrale augmentant la taille de la soute à bombe.

    Le Ju 388L était une version de reconnaissance à haute altitude, dont les appareils photographiques et des réservoirs supplémentaires étaient installés dans la même nacelle que le Ju 388K.

    Une version bombardier-torpilleur basée sur le Ju 388K, désignée Ju 388M, fut proposée sans succès.

    3 sous-variantes étaient prévues pour chaque version, différant par leur motorisation. la -1 devait recevoir des moteurs BMW 801J à turbocompresseurs, la -2 des Jumo 222A ou B de 2500 ch (la version B tournait dans le sens inverse de la A), ou E et F (avec turbocompresseur à deux vitesses), et enfin la -3 dotée de moteurs Junkers Jumo 213E. En pratique, le Jumo 222 ne fut jamais produit en série.

    Le premier prototype, le Ju 388V-7 (au standard L-0) vola pour la première fois le 22 décembre 1943. Il montra une meilleure tenue en vol que le Ju 88S. Il était capable d'atteindre 616 km/h, y compris à très haute altitude. Il perdait 25 km/h en version chasse de nuit et en gagnait autant en version de reconnaissance. La version dotée de Jumo 222 était estimée à 700 km/h. Le Ju 388V-7 avait été construit à partir d'éléments de Ju 188E et F (dont les ailes et l'empennage horizontal), mais il fut suivi par 6 autres exemplaires neufs.

    La livraison prit du retard et ne commença qu'en août 1944, à cause du manque de moteurs. Lorsqu'ils furent disponibles en plus grandes quantités, il était clair que le B-29 n'interviendrait pas en Allemagne. D'autre part, l'amélioration de la défense alliée fit que les Allemands manquaient d'avions de reconnaissance. Aussi cette production se concentra sur la version Ju 388L.

    Le Japon s'intéressa en août 1944 à une production sous licence du Ju 388. L'attaché militaire Otani obtint les plans, mais on ne sait s'il a réussi à quitter l'Allemagne avec, et s'il l'a fait en sous-marin ou par avion, ni même si les plans atteignirent le Japon. Quoiqu'il en soit, le Japon ne construisit jamais le Ju 388.

    Les Ju 388 effectuèrent quelques missions de reconnaissance, en particulier au-dessus de la Grande-Bretagne, dans les tous derniers mois de la guerre. On raconte qu'un Spitfire réussit à abattre un Ju 388 à 13500 mètres d'altitude, début 1945. 4 Ju 388 de chasse de nuit auraient été évalués en conditions opérationnelles en 1945 par le NJG 2.

    On estime à 100, 120 exemplaires approximativement le nombre d'exemplaires construits, soit 6 prototypes (2 pour chaque version J-1, K-1, L-1), 10 Ju 388K-0 (ainsi que 40 autres exemplaires en cours de construction), 20 Ju 388L-0, 1 Ju 388K-1 terminé en juillet 1944 pour des essais statiques), 64 Ju 388L-1. Il semblerait que 15 Ju 388K-1, 3 Ju 388J-1 et 3 Ju 388L-3 furent terminés. Il fut principalement construit dans les usines d'ATG, à Mersebourg.

    Un unique Ju 388, version L-1, a survécu. Il fut capturé en mai 1945 et testé en vol aux Etats-Unis. Il fut présenté au public, y compris en vol, puis stocké en 1946. Il est conservé par le musée Smithsonian Institution depuis 1949. Il serait en bon état et complet, n'ayant jamais été conservé à l'extérieur. Cependant, le Smithsonian n'envisage actuellement pas de le réassembler.




    http://fr.wikipedia.org/wiki/Junkers_Ju_388


    http://fandavion.free.fr/junkers388.htm


    <!– l –><a class="postlink-local" href="http://forum.aviationsmilitaires.net/viewtopic.php?f=35&t=970#p67634
    ">viewtopic.php?f=35&t=970#p67634</a><!– l –>

    http://en.wikipedia.org/wiki/Junkers_Ju_388


    http://www.ju388.de/Ju388US.html


    http://www.warbirdsresourcegroup.org/LRG/ju388.html


    http://www.aviastar.org/air/germany/ju-388.php


    http://airandspace.si.edu/collections/artifact.cfm?id=A19600325000
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  • Tu dois parler de ça
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  • Je viens de regarder "La Bible" des avions allemands de la 2GM : Warplane of the third Reich, de William Green, et effectivement il mentionne le projet de Ju 288G (pour "Gerät"), avec un canon de 35,5 cm, monté dans la soute à bombe. L'idée était d'approcher l'objectif en piqué, de sortir le canon, et de tirer un unique obus, avant de dégager.
    On peut raisonnablement espérer que ce canon était un canon sans recul (d'où le montage escamotable dans la soute, ce qui, le canon étant sorti, permettait l'ejection des gaz par l'arrière). Ou alors imaginer un système comme sur le SturmTiger, où le mortier de 380mm était en réalité un lance-fusées (si on regarde des photos de la bète, on voit bien, dans l'épaisseur du tube, les auvents de sortie des gaz de propulsion)

    Effectivement le régime nazi avait l'imagination débordante. Le Waffen Amt (bureau d'études du matériel de l'armée de terre) avait même commencé à travailler sur un projet de véritable "croiseur" terrestre, tellement croiseur qu'il devait réutiliser des tourelles (280 mmm quand même, excusez du peu), du Gneissau. Chaque tourelle pesant dans les 500 tonnes, l'engin aurait du faire dans les 1000 tonnes !
    le stade d'après aurait été de mettre des petites roulettes au croiseur complet :o
    Même quand j'étais petit, que j'avais 8 ou 9 ans et que je dessinais des engins de guerre, je n'aurais jamais oser dessiner des trucs pareils, aussi peu réalistes. Et pourtant, j'étais (déjà !) bien tordu :ange:
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  • En creusant un peu et en tapant spécifiquement "Ju 288G" :

    http://deuxiemeguerremondia.forumactif.com/t12074-projekt-munchhausen


    On sait pas trop s'il s'agit d'une rumeur ou pas, finalement. Cela dit, pour bien connaître la seconde guerre mondiale, je peux te confirmer que les nazis étaient souvent vraiment fous, au sens clinique du terme.
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  • C'est vrai que sur Google, quand tu tapes "Junker Ju288G 355mm", tu trouves plusieurs sources le citant… :shock:
    " J’ignore la nature des armes que l’on utilisera pour la troisième guerre mondiale. Mais pour la quatrième, on se battra à coup de pierres."  A. Einstein       "Pire que le bruit des bottes, le silence des pantoufles."  Max Frisch
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  • En même temps, ils ont bien mis un mortier de 380mm sur chassis de Tigre, alors bon… ^^

    Mais c'est pas comparable, et des projet loufoque c'est pas ça qui manque chez les nazis.
    La société est bien foutue, elle fout des uniformes aux cons pour qu’on les reconnaissent !
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  • Ca m'a vachement surpris aussi, je pense à une faute de frappe sur la source. De l'autre côté, j'ai vu des trucs vraiment surprenants. :roll:

    Ils allaient quand même jusqu'au 88 mm.
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