Breguet Michelin

Rappels

  • Catégorie : Bombardier
  • Constructeur : Breguet drapeau du pays
  • Premier vol : 1914
  • Production : 490 appareils construits (cellules neuves)
Breguet Michelin

Historique

Origines

En 1913, la société Bréguet étudia la conception d’un bombardier basé sur le modèle biplan U3 mais avec une nacelle remplaçant le fuselage. La nacelle se composait d’un poste de mitrailleur à l'avant, suivie du poste de pilotage, le moteur étant monté à l'arrière.
Le 20 août 1914, André et Édouard Michelin font au gouvernement français l’offre de construire gratuitement, dans leurs usines de Clermont-Ferrand, 100 cellules d’avions de bombardement. Le gouvernement veut absolument un appareil à moteur propulsif et Michelin désire un appareil capable d’emporter au moins 400 kg de bombes sur lequel il pourra monter un viseur et un lance bombe de sa fabrication.

Au terme des essais, l’appareil de Bréguet est le seul à remplir ces exigences et est choisit pour devenir le Bréguet-Michelin de type I (BM I).
Le premier appareil est réceptionné le 14 novembre 1914. Il sera homologué en février 1915 et la construction en série lancée. La fabrication et la réception des BM I (à moteur Canton-Unné « BUM ») et BM II (à moteur Renault ou encore appelé « BLM ») s’échelonnent de juillet 1915 à juin 1916 et formeront trois groupes de trois escadrilles de huit à dix appareils appelés « l’escadre Michelin » stationnée à Avord puis à Oiry en Champagne. Cette escadre est dissoute en février 1916 et les appareils sont rattachés au Groupe de Bombardement 5 (GB5).

En octobre 1915, les dirigeants de l’aéronautique militaire organisent un concours qui doit permettre la mise en production d’un appareil capable de bombarder Essen, la ville des usines de Krupp. Les spécifications sont claires : chargé de 800 kg, l’avion doit être capable de monter à deux mille mètres et pourra parcourir 600 km à une vitesse de 120 km/h. Bréguet remporte le concours et Michelin accepte de produire à prix coutant l’appareil qui s’appellera Bréguet-Michelin IV (BM IV). La commande de 200 s’échelonnera d’avril 1916 à mai 1917 et produira 2 types : la version bombardier et la version chasseur d’escorte armé d’un canon Hotchkiss de 37 mm placé à l’avant.
Le premier appareil arrivera en escadrille le 24 avril 1916.




Histoire opérationnelle :


France: L’histoire des Bréguet-Michelin pendant la Grande Guerre n’a pas laissé de traces très glorieuses. L’appareil est lent et difficile à manœuvrer. Il y a beaucoup de casse car son pilotage est particulier. De ce fait l’avion concentre un grand nombre de détracteurs.
Dès la fin janvier 1916, les Bréguet-Michelin IV sont retirés progressivement des opérations diurnes pour être surtout utilisés pour des missions de bombardement de nuit.
En octobre 1916, après un raid de bombardement désastreux sur la région d'Oberndorf en Allemagne, les Bréguet-Michelin IV et V qui y participent sont décimés. Sur les 8 ayant atteint l’objectif, 7 sont abattus ! En effet,les appareils sont totalement démunis lors d’une attaque par l’arrière.
Ceci sonne la fin définitive du bombardement de jour pour ces appareils. Alors très décriés, ils vont encore été utilisés mais en transformant les unités pourvues en escadrilles de bombardement de nuit qui devint une véritable spécialité et ceux jusqu'à l'arrivée du Breguet XIV.

Roumanie: Pas de véritable faits notoires de la part des Bréguet-Michelin en Roumanie si ce n’est l’attaque de la flotte ennemie dans le port de Braila le 31 mars 1917 (1 navire coulé et plusieurs endommagés)

Angleterre: Basés principalement à Dunkerque, les Bréguet-Michelin anglais ont combattu dans la 5 Escadre aérienne. Mais dès juin 1916, ils sont retirés de la ligne de front en raison de leurs mauvaises performances au combat.


Utilisateurs militaires :

France : Moins de 400 exemplaires tous types confondus. Les escadrilles BM117 à BM121 ont été les unités alignant spécifiquement des Bréguet-Michelin, tout comme la BM8 de l’escadrille française de Roumanie.
Cependant, certaines unités obtinrent un voir deux Bréguet notamment les types escorteurs. Par exemple, pour le Camp Retranché de Paris (CRP) les « Bréguet de chasse » avaient pour objectif d’empêcher les Zeppelin et Gotha de bombarder Paris.



Royaume Uni : 59 exemplaires du Bre .V et 10 exemplaires du Grahame-White 19 pour les Wings n°1 et n°3 du RNAS .

Russie : 1 exemplaire pour tests mais l'appareil est finalement rejeté.

Roumanie : 18 appareils appartenant à l’escadrille française de Roumanie BM8.


Texte de FoxKilo02, avec son aimable autorisation.

Anciens pays utilisateurs

Versions

  • Breguet Bre.5 : Chasseur d'escorte biplan monomoteur biplace. Variante du BM IV avec un moteur V12 Renault 12Ec de 235 ch.
  • Breguet Bre.6 : Version du Breguet 5 avec un moteur Canton-Unné Salmson 9Z de 250 ch car la production du moteur Renault des Bre.5 ne suit pas.
  • Breguet Bre.12 : Bréguet V reconstruits pour être des chasseurs ou des bombardiers de nuit, avec notamment un projecteur de suivi embarqué et un train quadricycle.
  • Breguet-Michelin BM I : Bombardier biplan monomoteur biplace équipés de moteurs Canton-Unné Salmson M9 de 130 ch. Environ 25 appareils construits.
  • Breguet-Michelin BM II : Bombardier biplan monomoteur biplace équipés de moteurs Renault de 200 CV. Environ 75 appareils construits.
  • Grahame-White 19 : Breguet 5 construit sous licence par Grahame-White Company avec un moteur Rolls-Royce « Falcon » de 250 ch de la fin 1915 au début 1916. (10 exemplaires construits)
  • Michelin BM IV : Chasseur d'escorte, 200 appareils construits en 4 types.

Sur le forum…

  • Argh! Je me suis fait les fiches du Breguet Bre.4 et de ses différentes versions, je les ai rentrées dans la base de donnée du site, et c'est au moment de rajouter les photographies que j'ai remarqué que le site en avait déjà et que ces appareils avaient été mis sous la désignation de Breguet-Michelin ! smiley

    Un exemple de plus qui prouve que ce n'est pas toujours facile de retrouver les appareils, sur ce site comme les autres. Va vraiment falloir que je sois encore plus attentif pour éviter ce genre de boulette à l'avenir…  smiley
    " J’ignore la nature des armes que l’on utilisera pour la troisième guerre mondiale. Mais pour la quatrième, on se battra à coup de pierres."  A. Einstein       "Pire que le bruit des bottes, le silence des pantoufles."  Max Frisch
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  • Bréguet XIV (fiche à suivre ! )

    OK, c'est noté. Merci !
    Rang, sang, race et dieux n'entrent en rien dans le partage du vice… et de la vertu. (de Cape et de Crocs, tome 1).>> N'oubliez pas de lire et de relire le Réglement du forum>> N'oubliez pas de consulter les index des sujets avant de poster les vôtres.
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  • Jericho a écrit

    Merci pour cette fiche, Foxkilo02!
    Merci Jericho !

    Jericho a écrit

    foxkilo02 a écrit

    … et Michelin désire un appareil capable d’emporter au moins 400kg de bombes
    400kg de bombes en 1914?!? Ils étaient plutôt gonflés les frères Michelins , non? :shock: :hehe:

    Finalement, pas trop puisque grâce aux racks construits par Michelin, le Bréguet Bre V pouvait emporter 40 bombes de 8kg soit 320 kg!

    Clansman a écrit

    Ils sont connus pour ça. :bonnet:

    Plus sérieusement : je peux me tromper, mais je crois qu'on les a plus jamais revu dans l'aviation après ça…
    Si, si , ils ont ensuite assemblés près de 1600 Bréguet XIV (fiche à suivre ! ;) )
    Par contre, ils sont bien revenus à leur cœur de métier dès la première guerre terminée.

    A ce propos il existe une réplique en métal, la seule à ma connaissance d'un Breguet Michelin , à l'entrée de l'aéroport d'Aulnat.
    "Pro patria et humanitate"
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  • 400kg de bombes en 1914?!? Ils étaient plutôt gonflés les frères Michelins , non?

    Ils sont connus pour ça. :bonnet:

    Plus sérieusement : je peux me tromper, mais je crois qu'on les a plus jamais revu dans l'aviation après ça…
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  • Merci pour cette fiche, Foxkilo02!

    foxkilo02 a écrit

    J'espère juste ne pas m'être fourvoyé moi aussi …. :?
    Ben… disons que ce sera difficile de le prouver, puisque visiblement il n'y a pas beaucoup de références plus sûres que les tiennent… :mrgreen:

    foxkilo02 a écrit

    … et Michelin désire un appareil capable d’emporter au moins 400kg de bombes
    400kg de bombes en 1914?!? Ils étaient plutôt gonflés les frères Michelins , non? :shock: :hehe:
    " J’ignore la nature des armes que l’on utilisera pour la troisième guerre mondiale. Mais pour la quatrième, on se battra à coup de pierres."  A. Einstein       "Pire que le bruit des bottes, le silence des pantoufles."  Max Frisch
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  • La fiche sur le site

    C'est vrai que ça avait l'air chaud. :shock:
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  • A première vue une fiche simple à écrire mais qui au fil de mes recherches est devenue inextricable du fait des nombreuses appellations des différents types de l'appareil, souvent mal utilisées voir contradictoire dans la documentation trouvée.

    J'espère juste ne pas m'être fourvoyé moi aussi …. :?

    Origines

    En 1913, la société Bréguet étudia la conception d’un bombardier basé sur le modèle biplan U3 mais avec une nacelle remplaçant le fuselage. La nacelle se composait d’un poste de mitrailleur à l'avant, suivie du poste de pilotage, le moteur étant monté à l'arrière.
    Le 20 août 1914, André et Édouard Michelin font au gouvernement français l’offre de construire gratuitement, dans leurs usines de Clermont-Ferrand, 100 cellules d’avions de bombardement. Le gouvernement veut absolument un appareil à moteur propulsif et Michelin désire un appareil capable d’emporter au moins 400kg de bombes sur lequel il pourra monter un viseur et un lance bombe de sa fabrication.
    Au terme des essais, l’appareil de Breguet est le seul à remplir ces exigences et est choisit pour devenir le Breguet-Michelin de type I (BM I).
    Le premier appareil est réceptionné le 14 novembre 1914. Il sera homologué en février 1915 et la construction en série lancée. La fabrication et la réception des BM I (à moteur Canton-Unné « BUM ») et BM II (à moteur Renault ou encore appelé « BLM ») s’échelonnent de juillet 1915 à juin 1916 et formeront trois groupes de trois escadrilles de huit à dix appareils appelés « l’escadre Michelin » stationnée à Avord puis à Oiry en Champagne. Cette escadre est dissoute en février 1916 et les appareils sont rattachés au Groupe de Bombardement 5 (GB5).
    En octobre 1915, les dirigeants de l’aéronautique militaire organisent un concours qui doit permettre la mise en production d’un appareil capable de bombarder Essen, la ville des usines de Krupp. Les spécifications sont claires : chargé de 800 kg, l’avion doit être capable de monter à deux mille mètres et pourra parcourir 600 km à une vitesse de 120 km/h. Breguet remporte le concours et Michelin accepte de produire à prix coutant l’appareil qui s’appellera Breguet-Michelin IV (BM IV). La commande de 200 s’échelonnera d’avril 1916 à mai 1917 et produira 2 types : la version bombardier et la version chasseur d’escorte armé d’un canon Hotchkiss de 37 mm placé à l’avant.
    Le premier appareil arrivera en escadrille le 24 avril 1916.

    Histoire opérationnelle :

    :arrow: France: L’histoire des Bréguet-Michelin pendant la Grande Guerre n’a pas laissé de traces très glorieuses. L’appareil est lent et difficile à manœuvrer. Il y a beaucoup de casse car son pilotage est particulier. De ce fait l’avion concentre un grand nombre de détracteurs.
    Dès la fin janvier 1916, les Bréguet-Michelin IV sont retirés progressivement des opérations diurnes pour être surtout utilisés pour des missions de bombardement de nuit.
    En octobre 1916, après un raid de bombardement désastreux sur la région d'Oberndorf en Allemagne, les Bréguet-Michelin IV et V qui y participent sont décimés. Sur les 8 ayant atteint l’objectif, 7 sont abattus ! En effet,les appareils sont totalement démunis lors d’une attaque par l’arrière.
    Ceci sonne la fin définitive du bombardement de jour pour ces appareils. Alors très décriés, ils vont encore été utilisés mais en transformant les unités pourvues en escadrilles de bombardement de nuit qui devint une véritable spécialité et ceux jusqu'à l'arrivée du Breguet XIV.

    :arrow: Roumanie: Pas de véritable faits notoires de la part des Breguet-Michelin en Roumanie si ce n’est l’attaque de la flotte ennemie dans le port de Braila le 31 mars 1917 (1 navire coulé et plusieurs endommagés)

    :arrow: Angleterre: Basés principalement à Dunkerque, les Breguet-Michelin anglais ont Les combattu dans la 5 Escadre aérienne. Mais dès juin 1916, ils sont retirés de la ligne de front en raison de leurs mauvaises performances au combat.

    Versions :

    • Breguet Michelin BM I (1914) Bombardier biplan monomoteur biplace équipés de moteurs Canton-Unné Salmson M9 de 130 ch. Environ 25 appareils construits.
    • Breguet Michelin BM II (1914) Bombardier biplan monomoteur biplace équipés de moteurs Renault de 200 CV. Environ 75 appareils construits
    • Breguet Michelin BM IV(1915). 200 appareils construits en 4 types :
    Les BM IV « BLC ». Version d’escorte construit par Michelin et motorisé avec un Renault 12Fb de 220ch
    Les BM IV « BUC ». Version d’escorte construit par Michelin et motorisé avec un Canton-Unné Salmson 2M7 de 200ch
    Les BM IV « BUM ». Version d’escorte construit par Michelin et motorisé avec un Canton-Unné Salmson 2M7 de 200ch
    Les BM IV « BLM ». Version d’escorte construit par Michelin et motorisé avec un Renault12Fb de 220ch
    • Breguet BR V (1916) - Chasseur d'escorte biplan monomoteur biplace. Variante du BM IV avec un moteur V12 Renault 12Ec de 235 ch.
    • Breguet BR VI (1916) - Version du Breguet 5 avec un moteur Canton-Unné Salmson 9Z de 250ch car la production du moteur Renault des Bre.5 ne suit pas.
    • Grahame-White 19: Breguet 5 construit sous licence par Grahame-White Company avec un moteur Rolls-Royce « Falcon » de 250ch de la fin 1915 au début 1916. (10 exemplaires construits)
    • Breguet BR XII (1918). Bréguet V reconstruits pour être des chasseurs ou des bombardiers de nuit, avec notamment un projecteur de suivi embarqué et un train quadricycle.

    Utilisateurs militaires :

    :arrow: France : Moins de 400 exemplaires tous types confondus. Les escadrilles BM117 à BM121 ont été les unités alignant spécifiquement des Bréguet-Michelin, tout comme la BM8 de l’escadrille française de Roumanie.
    Cependant, certaines unités obtinrent un voir deux Bréguet notamment les types escorteurs. Par exemple, pour le Camp Retranché de Paris (CRP) les « Bréguet de chasse » avaient pour objectif d’empêcher les Zeppelin et Gotha de bombarder Paris.
    :arrow: Royaume Uni : 59 exemplaires du Bre .V et 10 exemplaires du Grahame-White 19 pour les Wings n°1 et n°3 du RNAS
    :arrow: Russie : 1 exemplaire pour tests mais l'appareil est finalement rejeté.
    :arrow: Roumanie : 18 appareils appartenant à l’escadrille française de Roumanie BM8.

    Caractéristiques du BM IV :

    Rôle : Avion d'escorte ou bombardier puis bombardier de nuit ou chasseur de nuit
    Equipage : 2
    Longueur : 9.50 m
    Envergure : 16.40 m
    Hauteur : 3.70 m
    Poids à vide : 1160 kg
    Masse maximale au décollage : 1535 kg
    Charge utile : 300kg

    Motorisation:
    Un moteur propulsif Canton Unné Salmson 2M7 de 200ch
    Ou un moteur à pistons Renault 12Fb de 220ch

    Performances :
    Vitesse Maximale : 138 km/h
    Vitesse ascensionnelle : 1.47 m/s
    Rayon d’action : 400 km
    Autonomie : 3H30
    Plafond : 3700 m

    Armement :
    1 canon Hotckiss de 37mm à l’avant et 1 mitrailleuse Lewis de 7.7 mm au dessus de l’aile pour la version chasseur d’escorte et 40 bombes de 7 kg pour la version bombardier

    Sources:

    Wikipédia
    Aviastar
    militaryfactory
    flyingmachines
    "Pro patria et humanitate"
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