Savoia-Marchetti SM.82 Canguro

Rappels

  • Catégorie : Avion de transport
  • Constructeur : Savoia-Marchetti drapeau du pays
  • Premier vol : 30 octobre 1939
  • Production : 721 appareils construits (cellules neuves)
Savoia-Marchetti SM.82 Canguro

Historique

Le Savoia-Marchetti SM.82 Canguro (pour kangourou) était un avion de transport italien de la seconde guerre mondiale, avec des capacités de bombardement.

Il fut conçu pour ces missions à partir du SM.75 Marsupiale, un avion civil, à la demande d'Italo Balbo. De même configuration (trimoteur, ailes médianes, train classique rétractable, construction essentiellement métallique) mais plus long et plus large, il fut rapidement développé et fut présenté en juin 1938.

10 exemplaires furent commandés dès le 23 janvier 1939, et 40 la semaine suivante. le vol inaugural eut lieu le 30 octobre 1939 et fut effectué par un appareil de série. Le prototype, lui, était à l'origine motorisé par des Alfa Romeo 126 RC34, jugés trop peu puissants et remplacés par des Alfa Romeo 128 RC18. Il ne prit l'air que le 5 février 1940. Un SM.82 battit en 1939 un record de vitesse sur 10000 km à 239,67 km/h, tenant en l'air pendant plus de 56 heures.

Le SM.82 était motorisé par 3 Alfa Romeo 128 RC.18 en étoile de 860 cv actionnant des hélices tripales en aluminium. Ces moteurs étaient une version ultime du Bristol Pegasus. L'équipage comprenait 4 personnes : le pilote (qui disposait d'un siège blindé), le copilote, un mécanicien et un mitrailleur. La cabine était en 2 parties : la partie supérieure disposait de 32 sièges et la partie inférieure servait au transport de fret ou de soute à bombes.

Il emportait 4403 kg de carburant et 4 tonnes de bombes, réparties par exemple en 4 bombes de 800 kg, ou 8 bombes de 500 ou de 250 kg, ou 27 bombes de 50 ou de 100 kg, ou 25 bombes de 100 kg à sous-munitions, ces dernières rarement utilisées. Bien que lent (sa vitesse de croisière était de 250 km/h) et sous-motorisé, il pouvait emporter un char léger L3/35, un Fiat CR.42 ou 40 soldats équipés. Sa défense reposait sur une tourelle dorsale armée d'une mitrailleuse Scotti de 12,7 mm avec 350 coups, et d'une gondole ventrale avec 3 mitrailleuses Breda-SAFAT de 7,7 mm avec 4 magasins de 215 cartouches chacune.



Les livraisons à la force aérienne italienne, la Regia Aeronautica, commencèrent dès 1940. Mais la production fut lente et 100 appareils seulement furent livrés cette année-là, ainsi que 100 autres en 1941. Elle doubla à partir de 1942 et atteignit presque 300 exemplaires en 1944, lorsque l'usine fut contrôlé par les Allemands.

Les premières missions commencèrent en juin 1940, lorsque les SM.82 emportèrent 360 soldats du 61e régiment d'infanterie en Libye, puis, le 17, 10 canons anti-chars et des équipements radio. L'Italie était formellement entrée en guerre le 10 juin 1940 contre la France et la Grande-Bretagne. Le premier appareil fut perdu le 24 juin. La première mission de bombardement eut lieu le 17 juillet 1940 au-dessus de Gibraltar, puis, en octobre et novembre 1940, au-dessus d'Alexandrie. Ces bombardements reprirent en 1941 et 1942.

L'action la plus remarquable du SM.82 fut le bombardement des raffineries de Bahreïn, le 19 octobre 1940. 4 appareils décollèrent de Rhodes pour un trajet de 4200 km, soit 15 heures de vol. Chaque appareil emportait 1500 kg de bombes. Le raid, prenant les Britanniques par surprise, fut un succès.

Le SM.82 effectuera principalement des missions de transport (y compris de parachutistes), mais pas en Libye où sa faible vitesse ne lui permettait pas d'affronter les vents contraires particulièrement violents. Il ravitaillera les troupes en Afrique Orientale, Érythrée et Éthiopie. Entre le 27 juillet 1940 et la fin de l'année, 5187 heures de vol avaient été effectuées, 16267 passagers transportés ainsi que 2247 tonnes de matériels (dont des CR.42). Les SM.82 ravitailleront également les rebelles irakiens à partir de mai 1941 avec 18 tonnes de fret et 25 passagers. Ils serviront ainsi au Moyen-Orient et en Afrique du Nord jusqu'à la fin, en avril 1943.

Des SM.82 bombardèrent les troupes Alliés qui débarquèrent en Sicile (y compris avec des bombes à sous-munitions, à Comiso), mais ils furent plus une nuisance qu'autre chose. En définitive, ce fut plutôt en tant qu'avion de transport de parachutistes que le SM.82 eut du succès, que ce soit en Italie, en Afrique, en Grèce ou en URSS.



La Luftwaffe commanda 100 SM.82, mais en 1943 elle n'en avait reçu que 35. Après l'armistice italien de septembre 1943, elle en captura 200, utilisés pour l'essentiel pour des missions de transport. Les SM.82 avaient de plus grandes capacités que le Ju 52. En 1944, l'usine de Savoia-Marchetti n'ayant toujours pas été bombardée, les Allemands reçurent près de 300 exemplaires. Au total, ils en auront employés près de 500 exemplaires. L'Aeronautica Nazionale Repubblicana utilisa 50 exemplaires.

La force aérienne italienne cobelligérante n'en récupéra que 29. Ils furent utilisés par la force aérienne italienne après la guerre, jusqu'au début des années 1960.

Le SM.82 se montra vulnérable, en particulier face aux chasseurs. Ses réservoirs, censés être auto-obturants, ne pouvait prévenir une explosion s'ils étaient touchés par des balles explosives. Les mitrailleuses, peu fiables, avaient une portée réelle de 200 mètres. Son altitude de 5000 mètres était inférieur à celui des chasseurs. Ainsi, le 24 novembre 1942, 3 Beaufighter abattirent les 7 SM.82 qu'ils rencontrèrent. Le 10 avril 1943, une formation de P-38 abattit 10 SM.82 sur 20 en une seule passe.

Malgré la guerre, quelques SM.82 furent utilisés comme avions civils de transport de passagers, sur la liaison Italie-Brésil (en passant par l'Espagne et l'Afrique Occidentale). L'équipement militaire, représentant 350 kg, était enlevé et 1306 litres supplémentaires de carburant étaient emportés. 14 passagers y prenaient place. 68 vols furent effectués entre le 11 septembre 1940 et l'entrée en guerre du Brésil en 1941. 2 appareils furent perdus en décembre 1940.

Il exista différentes configurations du SM.82. 532 exemplaires de la version de base furent construits en 10 lots. 68 SM.82 furent construits en configuration bombardier. 4 appareils furent modifiés pour transporter le char L3/35, et 2 appareils pour livrer un CR.32 ou CR.42 : 51 avions furent livrés en Afrique de l'Est jusqu'en avril 1941. 2 autres SM.82 modifiés servirent à transporter autant de moteurs de rechange au même lieu. 2 SM.82 furent modifiés pour transporter 3000 litres de carburant.



Le SM.82P, construit à 21 exemplaires, servit à transporter des parachutistes. Le SM.82Bis, construit à 80 exemplaires avec des moteurs Piaggio P.X de 1190 cv, servait au bombardement de nuit. Quelques SM.82 LATI servirent au transport civil sur les lignes internationales. Le SM.82 LW était spécifique à la Luftwaffe, avec un armement défensif allemand (une MG 131 de 13 mm en tourelle et des MG 17 de 7,92 mm). 231 exemplaires étaient en service début 1944 au sein du "Savoia Gruppen". Le S.82PD était en réalité un SM.75 modifié pour battre des records. Enfin, le S.82PW était un SM.82 remotorisé avec des Pratt & Whitney R-1830 : 20 exemplaires furent ainsi modifiés et servirent dans la force aérienne italienne jusqu'au 3 août 1960.

721 exemplaires furent construits. Au moins un exemplaire, un S.82PW, a survécu et est exposé au musée de la force aérienne italienne à Vigna di Valle.

Anciens pays utilisateurs

Versions

  • Savoia-Marchetti SM.82 : Version de base, multirôle.
  • Savoia-Marchetti SM.82 LATI : Version de transport civile.
  • Savoia-Marchetti SM.82 LW : Version destinée à la Luftwaffe.
  • Savoia-Marchetti SM.82Bis : Moteurs Piaggio P.X de 1190 cv, bombardement de nuit. 80 exemplaires.
  • Savoia-Marchetti SM.82P : Transport de parachutistes, 21 exemplaires.
  • Savoia-Marchetti SM.82PD : SM.75 modifié pour battre des records.
  • Savoia-Marchetti SM.82PW : SM.82 remotorisé avec des Pratt & Whitney R-1830. 20 exemplaires modifiés.

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  • Le Savoia-Marchetti SM.82 Canguro (pour kangourou) était un avion de transport italien de la seconde guerre mondiale, avec des capacités de bombardement.

    Il fut conçu pour ces missions à partir du SM.75 Marsupiale, un avion civil, à la demande d'Italo Balbo. De même configuration (trimoteur, ailes médianes, train classique rétractable, construction essentiellement métallique) mais plus long et plus large, il fut rapidement développé et fut présenté en juin 1938.

    10 exemplaires furent commandés dès le 23 janvier 1939, et 40 la semaine suivante. le vol inaugural eut lieu le 30 octobre 1939 et fut effectué par un appareil de série. Le prototype, lui, était à l'origine motorisé par des Alfa Romeo 126 RC34, jugés trop peu puissants et remplacés par des Alfa Romeo 128 RC18. Il ne prit l'air que le 5 février 1940. Un SM.82 battit en 1939 un record de vitesse sur 10000 km à 239,67 km/h, tenant en l'air pendant plus de 56 heures.

    Le SM.82 était motorisé par 3 Alfa Romeo 128 RC.18 en étoile de 860 cv actionnant des hélices tripales en aluminium. Ces moteurs étaient une version ultime du Bristol Pegasus. L'équipage comprenait 4 personnes : le pilote (qui disposait d'un siège blindé), le copilote, un mécanicien et un mitrailleur. La cabine était en 2 parties : la partie supérieure disposait de 32 sièges et la partie inférieure servait au transport de fret ou de soute à bombes.

    Il emportait 4403 kg de carburant et 4 tonnes de bombes, réparties par exemple en 4 bombes de 800 kg, ou 8 bombes de 500 ou de 250 kg, ou 27 bombes de 50 ou de 100 kg, ou 25 bombes de 100 kg à sous-munitions, ces dernières rarement utilisées. Bien que lent (sa vitesse de croisière était de 250 km/h) et sous-motorisé, il pouvait emporter un char léger L3/35, un Fiat CR.42 ou 40 soldats équipés. Sa défense reposait sur une tourelle dorsale armée d'une mitrailleuse Scotti de 12,7 mm avec 350 coups, et d'une gondole ventrale avec 3 mitrailleuses Breda-SAFAT de 7,7 mm avec 4 magasins de 215 cartouches chacune.

    Les livraisons à la force aérienne italienne, la Regia Aeronautica, commencèrent dès 1940. Mais la production fut lente et 100 appareils seulement furent livrés cette année-là, ainsi que 100 autres en 1941. Elle doubla à partir de 1942 et atteignit presque 300 exemplaires en 1944, lorsque l'usine fut contrôlé par les Allemands.

    Les premières missions commencèrent en juin 1940, lorsque les SM.82 emportèrent 360 soldats du 61e régiment d'infanterie en Libye, puis, le 17, 10 canons anti-chars et des équipements radio. L'Italie était formellement entrée en guerre le 10 juin 1940 contre la France et la Grande-Bretagne. Le premier appareil fut perdu le 24 juin. La première mission de bombardement eut lieu le 17 juillet 1940 au-dessus de Gibraltar, puis, en octobre et novembre 1940, au-dessus d'Alexandrie. Ces bombardements reprirent en 1941 et 1942.

    L'action la plus remarquable du SM.82 fut le bombardement des raffineries de Bahreïn, le 19 octobre 1940. 4 appareils décollèrent de Rhodes pour un trajet de 4200 km, soit 15 heures de vol. Chaque appareil emportait 1500 kg de bombes. Le raid, prenant les Britanniques par surprise, fut un succès.

    Le SM.82 effectuera principalement des missions de transport (y compris de parachutistes), mais pas en Libye où sa faible vitesse ne lui permettait pas d'affronter les vents contraires particulièrement violents. Il ravitaillera les troupes en Afrique Orientale, Érythrée et Éthiopie. Entre le 27 juillet 1940 et la fin de l'année, 5187 heures de vol avaient été effectuées, 16267 passagers transportés ainsi que 2247 tonnes de matériels (dont des CR.42). Les SM.82 ravitailleront également les rebelles irakiens à partir de mai 1941 avec 18 tonnes de fret et 25 passagers. Ils serviront ainsi au Moyen-Orient et en Afrique du Nord jusqu'à la fin, en avril 1943.

    Des SM.82 bombardèrent les troupes Alliés qui débarquèrent en Sicile (y compris avec des bombes à sous-munitions, à Comiso), mais ils furent plus une nuisance qu'autre chose. En définitive, ce fut plutôt en tant qu'avion de transport de parachutistes que le SM.82 eut du succès, que ce soit en Italie, en Afrique, en Grèce ou en URSS.

    La Luftwaffe commanda 100 SM.82, mais en 1943 elle n'en avait reçu que 35. Après l'armistice italien de septembre 1943, elle en captura 200, utilisés pour l'essentiel pour des missions de transport. Les SM.82 avaient de plus grandes capacités que le Ju 52. En 1944, l'usine de Savoia-Marchetti n'ayant toujours pas été bombardée, les Allemands reçurent près de 300 exemplaires. Au total, ils en auront employés près de 500 exemplaires. L'Aeronautica Nazionale Repubblicana utilisa 50 exemplaires.

    La force aérienne italienne cobelligérante n'en récupéra que 29. Ils furent utilisés par la force aérienne italienne après la guerre, jusqu'au début des années 1960.

    Le SM.82 se montra vulnérable, en particulier face aux chasseurs. Ses réservoirs, censés être auto-obturants, ne pouvait prévenir une explosion s'ils étaient touchés par des balles explosives. Les mitrailleuses, peu fiables, avaient une portée réelle de 200 mètres. Son altitude de 5000 mètres était inférieur à celui des chasseurs. Ainsi, le 24 novembre 1942, 3 Beaufighter abattirent les 7 SM.82 qu'ils rencontrèrent. Le 10 avril 1943, une formation de P-38 abattit 10 SM.82 sur 20 en une seule passe.

    Malgré la guerre, quelques SM.82 furent utilisés comme avions civils de transport de passagers, sur la liaison Italie-Brésil (en passant par l'Espagne et l'Afrique Occidentale). L'équipement militaire, représentant 350 kg, était enlevé et 1306 litres supplémentaires de carburant étaient emportés. 14 passagers y prenaient place. 68 vols furent effectués entre le 11 septembre 1940 et l'entrée en guerre du Brésil en 1941. 2 appareils furent perdus en décembre 1940.

    Il n'y eut pas de versions différentes à proprement parler du SM.82, mais il exista différentes configurations. 532 exemplaires de la version de base furent construits en 10 lots. 68 SM.82 furent construits en configuration bombardier. 4 appareils furent modifiés pour transporter le char L3/35, et 2 appareils pour livrer un CR.32 ou CR.42 : 51 avions furent livrés en Afrique de l'Es jusqu'en avril 1941. 2 autres SM.82 modifiés servirent à transporter autant de moteurs de rechange au même lieu. 2 SM.82 furent modifiés pour transporter 3000 litres de carburant.

    Le SM.82P, construit à 21 exemplaires, servit à transporter des parachutistes. Le SM.82Bis, construit à 80 exemplaires avec des moteurs Piaggio P.X de 1190 cv, servait au bombardement de nuit. quelques SM.82 LATI servirent au transport civil sur les lignes internationales. Le SM.82 LW était spécifique à la Luftwaffe, avec un armement défensif allemand (une MG 131 de 13 mm en tourelle et des MG 17 de 7,92 mm). 231 exemplaires étaient en service début 1944 au sein du "Savoia Gruppen". Le S.82PD était en réalité un SM.75 modifié pour battre des records. Enfin, le S.82PW était un SM.82 remotorisé avec des Pratt & Whitney R-1830 : 20 exemplaires furent ainsi modifiés et servirent dans la force aérienne italienne jusqu'au 3 août 1960.

    721 exemplaires furent construits. Au moins un exemplaire, un S.82PW, a survécu et est exposé au musée de la force aérienne italienne à Vigna di Valle.




    http://fr.wikipedia.org/wiki/Savoia-Marchetti_SM.82


    http://les-avions-de-legende.e-monsite.com/pages/les-avions-de-transport/les-avions-de-transport-italiens/savoia-marchetti-sm-82.html


    http://fandavion.free.fr/savoi82.htm


    http://cyber.breton.pagesperso-orange.fr/italie/sm_82.htm


    http://en.wikipedia.org/wiki/Savoia-Marchetti_SM.82


    http://www.century-of-flight.net/Aviation%20history/photo_albums/timeline/ww2/Savoia%20Marchetti%20S.M.82.htm


    http://www.aer.ita.br/~bmattos/mundo/ww2/sm82.htm


    http://www.aviastar.org/air/italy/savoia_canguro.php


    http://www.flugzeuginfo.net/acdata_php/acdata_savoia_sm82_en.php
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