Lockheed QM-105 Aquila

Rappels

  • Catégorie : Drone
  • Constructeur : Lockheed drapeau du pays
  • Premier vol : décembre 1975
Lockheed QM-105 Aquila

Historique

Si les MQ-93, 94 et 98 furent les ancêtres des drones MALE ou HALE actuels, le MQM-105 Aquila, lui, fut en quelque sorte l’ancêtre des mini-drones actuels. Il fut en tout cas le premier appareil de ce type à être développé aux États-Unis, dans les années 1970.

Le programme fut lancé par le DARPA (Defense Advanced Research Projects Agency) en 1973 sous le nom de Remotely Piloted Aerial Observation/Designation System, et incluait des sous-programmes tels que PRAIRIE (un drone conçu par Ford Aerospace pour guider des bombes à l'aide d'un désignateur laser), Calare, et Aequare.

Le DARPA n'ayant pas vocation à construire des systèmes opérationnels, la suite fut confiée à l'Army Aviation Systems Command qui commanda alors un prototype STD (System Technology Demonstrator) en 1974. Lockheed fut sélectionné en 1975. L'étude du programme aboutit à la conclusion que l'appareil avait un potentiel militaire et que son développement présentait peu de risques.

Le RPV-STD ou XMQM-105A, démonstrateur du futur MQM-105, vola pour la première fois en décembre 1975. C'était un appareil sans queue, non-furtif, lancée d'une catapulte pneumatique et récupérée à l'aide d'une sorte de trampoline. La liaison de données n'était pas sécurisée. 149 vols furent effectués jusqu'en novembre 1977, dont 35 par le constructeur et les autres par l'US Army.

Après cette phase, l'Aviation Systems Command et l'Artillerie coopérèrent pour déterminer les spécifications opérationnelles du futur appareil. Elles furent gelées en 1979 et Lockheed remporta le contrat en août la même année. Lockheed fut chargé de construire 22 drones YMQM-105A, 4 stations de contrôle au sol, 3 systèmes de lancement et autant de systèmes de récupération. Ce fut le programme TADAR (Target Acquisition, Designation and Aerial Reconnaissance).

Le résultat était une aile volante sans queue, furtive, propulsée par un moteur à piston Herbrandson entraînant une hélice propulsive. Une tourelle ventrale contenait un désignateur laser Westinghouse, destiné à guider des munitions comme l'AGM-114 Hellfire. Les communications sécurisées étaient fournies par le programme MICNS (Modular Integrated Communications/Navigational System), commun à l'Army et l'Air Force. Le nez de l'appareil contenait un capteur infrarouge qui servait à le guider vers le système de récupération.

L'Aquila (qui fut appelé très brièvement Little-R) était lancé par une catapulte hydraulique All American Engineering montée sur un camion de 5 tonnes. Le système de récupération, conçu par Dornier et consistant en un mât en forme de h inversé, était aussi installé sur un camion de 5 tonnes. Un parachute était également utilisable pour l'entraînement ou en cas d'urgence. Enfin, la station de contrôle, elle aussi installé sur un camion de 5 tonnes, comportait 3 opérateurs.

La liaison de données MICNS n'étant pas encore au point, le prototype fut livré à un standard Block I. 17 vols eurent lieu de juillet à novembre 1982. Il fut testé en condition opérationnel par une unité de juillet 1983 à juillet 1984 sur 20 vols. Il faut dire que les Israéliens venaient de démontrer l'intérêt des drones tactiques de reconnaissance dans la vallée de la Beeka, en 1982.

Le premier vol du système complet MQM-105, qui pouvait voler selon un schéma pré-programmé, eut lieu en décembre 1983 à Fort Huachuca. Les essais étatiques commencèrent en mai 1985, mais furent suspendus en septembre la même année. En effet, sur 149 spécifications de performances, le MQM-105 ne répondait pas à 21 d'entre elles. Des appareils s'écrasèrent et la charge utile rencontrait des difficultés. D'octobre 1985 à janvier 1986, Lockheed entreprit les modifications nécessaires sur ses propres fonds.

La deuxième phase des essais commença en février 1986 et fut dans l'ensemble un succès, malgré des problèmes de fiabilité. Les essais opérationnels eurent lieu d'octobre 1986 à mars 1987. Malgré l'avis favorable de l'US Army qui voulait acquérir 376 drones (voire 780) et 72 systèmes, le Ministère de la Défense annula le programme qui avait déjà coûté un milliard de dollars, à la fin 1987. Ce dernier n'arrivait pas à comprendre pourquoi une "maquette volante" coûtait si cher. Il semble, d'après Aviation Weeks, que les quelques drones construits furent utilisés lors de manœuvres conjointes avec les Sud-Coréens en 1988. Une version Altair, destinée à l'export, n'eut pas davantage de chance.

Versions

  • Lockheed Altaïr : Version proposée à l'exportation, non construite.
  • Lockheed XMQM-105A : Prototypes.
  • Lockheed YMQM-105A : Appareils de présérie, 22 exemplaires.

Sur le forum…

  • Merci pour cette fiche Clans.
    ¤ Nicolas Sur AMN : Nico2, inscrit le 09 Jan 2006, 16:45>> N'oubliez pas de lire et de relire le Règlement du forum.>> N'oubliez pas de consulter les index des sujets avant de poster les vôtres.
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  • Exact, c'est pourquoi j'ai bien dit "développaient" et non pas "construisaient en série"… :hehe:
    " J’ignore la nature des armes que l’on utilisera pour la troisième guerre mondiale. Mais pour la quatrième, on se battra à coup de pierres."  A. Einstein       "Pire que le bruit des bottes, le silence des pantoufles."  Max Frisch
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  • Merci Clansman pour cette fiche. Comme quoi, il n'y avait pas que les israéliens qui développaient des drones de reconnaissance tactique à l'époque… ;)

    Mais ils étaient opérationnels, eux. :bonnet:
    Rang, sang, race et dieux n'entrent en rien dans le partage du vice… et de la vertu. (de Cape et de Crocs, tome 1).>> N'oubliez pas de lire et de relire le Réglement du forum>> N'oubliez pas de consulter les index des sujets avant de poster les vôtres.
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  • Merci Clansman pour cette fiche. Comme quoi, il n'y avait pas que les israéliens qui développaient des drones de reconnaissance tactique à l'époque… ;)


    …le Ministère de la Défense annula le programme qui avait déjà coûté un milliard de dollars, à la fin 1987.
    Aquila faute, on se le demande! :mrgreen:
    " J’ignore la nature des armes que l’on utilisera pour la troisième guerre mondiale. Mais pour la quatrième, on se battra à coup de pierres."  A. Einstein       "Pire que le bruit des bottes, le silence des pantoufles."  Max Frisch
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  • Prototype de mini-drone de reconnaissance américain des années 1970.

    Si les MQ-93, 94 et 98 furent les ancêtres des drones MALE ou HALE actuels, le MQM-105 Aquila, lui, fut en quelque sorte l’ancêtre des mini-drones actuels. Il fut en tout cas le premier appareil de ce type à être développé aux États-Unis, dans les années 1970.

    Le programme fut lancé par le DARPA (Defense Advanced Research Projects Agency) en 1973 sous le nom de Remotely Piloted Aerial Observation/Designation System, et incluait des sous-programmes tels que PRAIRIE (un drone conçu par Ford Aerospace pour guider des bombes à l'aide d'un désignateur laser), Calare, et Aequare.

    Le DARPA n'ayant pas vocation à construire des systèmes opérationnels, la suite fut confiée à l'Army Aviation Systems Command qui commanda alors un prototype STD (System Technology Demonstrator) en 1974. Lockheed fut sélectionné en 1975. L'étude du programme aboutit à la conclusion que l'appareil avait un potentiel militaire et que son développement présentait peu de risques.

    Le RPV-STD ou XMQM-105A, démonstrateur du futur MQM-105, vola pour la première fois en décembre 1975. C'était un appareil sans queue, non-furtif, lancée d'une catapulte pneumatique et récupérée à l'aide d'une sorte de trampoline. La liaison de données n'était pas sécurisée. 149 vols furent effectués jusqu'en novembre 1977, dont 35 par le constructeur et les autres par l'US Army.

    Après cette phase, l'Aviation Systems Command et l'Artillerie coopérèrent pour déterminer les spécifications opérationnelles du futur appareil. Elles furent gelées en 1979 et Lockheed remporta le contrat en août la même année. Lockheed fut chargé de construire 22 drones YMQM-105A, 4 stations de contrôle au sol, 3 systèmes de lancement et autant de systèmes de récupération. Ce fut le programme TADAR (Target Acquisition, Designation and Aerial Reconnaissance).

    Le résultat était une aile volante sans queue, furtive, propulsée par un moteur à piston Herbrandson entraînant une hélice propulsive. Une tourelle ventrale contenait un désignateur laser Westinghouse, destiné à guider des munitions comme l'AGM-114 Hellfire. Les communications sécurisées étaient fournies par le programme MICNS (Modular Integrated Communications/Navigational System), commun à l'Army et l'Air Force. Le nez de l'appareil contenait un capteur infrarouge qui servait à le guider vers le système de récupération.

    L'Aquila (qui fut appelé très brièvement Little-R) était lancé par une catapulte hydraulique All American Engineering montée sur un camion de 5 tonnes. Le système de récupération, conçu par Dornier et consistant en un mât en forme de h inversé, était aussi installé sur un camion de 5 tonnes. Un parachute était également utilisable pour l'entraînement ou en cas d'urgence. Enfin, la station de contrôle, elle aussi installé sur un camion de 5 tonnes, comportait 3 opérateurs.

    La liaison de données MICNS n'étant pas encore au point, le prototype fut livré à un standard Block I. 17 vols eurent lieu de juillet à novembre 1982. Il fut testé en condition opérationnel par une unité de juillet 1983 à juillet 1984 sur 20 vols.

    Le premier vol du système complet MQM-105, qui pouvait voler selon un schéma pré-programmé, eut lieu en décembre 1983 à Fort Huachuca. Les essais étatiques commencèrent en mai 1985, mais furent suspendus en septembre la même année. En effet, sur 149 spécifications de performances, le MQM-105 ne répondait pas à 21 d'entre elles. Des appareils s'écrasèrent et la charge utile rencontrait des difficultés. D'octobre 1985 à janvier 1986, Lockheed entreprit les modifications nécessaires sur ses propres fonds.

    La deuxième phase des essais commença en février 1986 et fut dans l'ensemble un succès, malgré des problèmes de fiabilité. Les essais opérationnels eurent lieu d'octobre 1986 à mars 1987. Malgré l'avis favorable de l'US Army qui voulait acquérir 376 drones (voire 780) et 72 systèmes, le Ministère de la Défense annula le programme qui avait déjà coûté un milliard de dollars, à la fin 1987. Il semble, d'après Aviation Weeks, que les quelques drones construits furent utilisés lors de manœuvres conjointes avec les Sud-Coréens en 1988. Une version Altair, destinée à l'export, n'eut pas davantage de chance.


    La fiche sur le site


    http://en.wikipedia.org/wiki/Lockheed_MQM-105_Aquila


    http://craymond.no-ip.info/awk/twuav6.html#m4


    http://www.designation-systems.net/dusrm/m-105.html


    http://www.militaryfactory.com/aircraft/detail.asp?aircraft_id=376


    http://www.secretprojects.co.uk/forum/index.php?topic=17773.0
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