Martin 167 Maryland

Rappels

  • Catégorie : Avion d'assaut
  • Constructeur : Martin drapeau du pays
  • Premier vol : février 1939
  • Production : 365 appareils construits (cellules neuves)
Martin 167 Maryland

Historique

Le Martin 167 Maryland était un bombardier léger américain de la seconde guerre mondiale. Il ne fut pas utilisé aux Etats-Unis, mais en France et principalement au Royaume-Uni.

En 1936, l'USAAC recherchait un bombardier léger, capable à la fois de bombardement de précision et d'attaque au sol à basse altitude. Celui-ci devait emporter 1200 livres de bombes (545 kg) à 1200 miles de distance, à une vitesse dépassant 200 mph (322 km/h). Il devait en outre remplacer le Curtiss A-18 Shrike. 4 compagnies répondirent et furent retenues en 1938 pour construire un prototype. Glenn Martin proposa son Model 167, conçu par James S. McDonnell, North American le NA-40 (qui mènera au B-25 après de profondes modifications), Stearman le X-100 (ou XA-21) et Douglas son DB 7. Ce fut le DB 7, futur A-20 qui l'emporta, mais le Model 167 intéressa en particulier la France.

Le prototype, le Model 167W (ou XA-22 pour l'USAAF), était motorisé par des Pratt & Whitney R-1830-37 “Twin Wasp" et armé de 6 mitrailleuses (4 dans les ailes, une en position ventrale et la dernière en position dorsale) Browning M1919 de 7,62 mm. Il s'agissait d'un bimoteur élégant, dont l'équipage était constitué de 3 personnes (le pilote et le bombardier dans le nez vitré, le mitrailleur à part, à l'arrière). Le fuselage était particulièrement étroit. Il était construit en bois et métal. Le vol inaugural eut lieu en février 1939, et le premier vol d'essai effectué par l'USAAC le 14 mars 1939.

La France ayant à faire face au réarmement massif du IIIe Reich, elle commanda un grand nombre d'appareils américains à la fin des années 1930 afin de moderniser son armée de l'air de toute urgence. Elle commanda entre autres 115 Martin 167F en février 1939, puis 100 autres en mars 1939.

Ceux-ci disposaient de moteurs Wright “Cyclone 9” de 950 cv, de mitrailleuses Browning construites sous licence par FN en Belgique (ou de mitrailleuses Darne de 7,5 mm selon certaines sources), d'une tourelle dorsale semi-rétractable et d'équipements français, comportant notamment des instruments de mesure en système métrique. Allégée, cette version pouvait voler à 288 mph.



Glenn Martin doubla la surface de son usine de Baltimore et construisit les 115 premiers exemplaires en 6 mois seulement : le premier appareil sortit d'usine en août 1939. Cependant, les appareils furent placés sous embargo par les Etats-Unis, qui poursuivaient encore une politique isolationniste et refusaient de livrer des armes à tous les belligérants. Ils ne levèrent cet embargo qu'en octobre 1939, après le déclenchement de la guerre, et les 115 exemplaires furent livrés fin novembre 1939 par bateau en Afrique du Nord, où ils furent remontés. Seuls 25 exemplaires de la seconde tranche furent livrés avant juin 1940.

Le Martin 167 fut officiellement désigné Martin 167A-3 (A pour Attaque et 3 parce qu'il s'agit d'un triplace), et officieusement "Glenn". 4 Groupes de Bombardement étaient équipés en mai 1940 : les GB I/62 et I/63 dont l'entraînement était terminé et qui étaient stationnés au sud-ouest de la France, et les GB II/62 et II/63 en cours d'entraînement en Afrique du Nord. Le temps de remonter au nord, où se situait l'attaque, il était quasiment déjà trop tard.

Rapides et maniables, pouvant esquiver les chasseurs ennemis, les Glenn effectuèrent 363 sorties entre le 22 mai et le 14 juin, perdant 17 des leurs principalement à cause de la Flak. Bien d'autres furent perdus au sol. Avec l'entrée de l'Italie en guerre, les Glenn furent redéployés au sud. 55 missions furent effectuées entre le 15 juin et le 24 juin contre l'Italie, avec une seule perte. Au final, ce fut le bombardier français à souffrir le moins de pertes.

Immédiatement après l'armistice, la plupart des unités s'échappèrent en Afrique du Nord, au Mali et au Sénégal ou en Grande-Bretagne afin d'éviter la capture. L'Aéronautique navale reçut des 167F dès le 15 mai 1940, pour équiper la flottille B3, puis la B4 (futures 3F et 4F). Une quarantaine de Glenn furent utilisés par la marine. Après guerre, ils furent regroupés au sein des flottilles 52S et 11S pour être utilisés jusqu'au début des années 1950. 2 exemplaires auraient été internés en Espagne et évalués par la force aérienne espagnole. La Luftwaffe aurait également réquisitionné des appareils pour l'entraînement.



L'armée de l'air Vichyste utilisa des Martin 167 contre les Alliés : à Dakar en septembre 1940, pour bombarder Gibraltar les 24 et 25 septembre, en Syrie en juin-juillet 1941 et enfin au début de l'opération Torch en novembre 1942 (où ils furent d'ailleurs sérieusement étrillés).

Après le ralliement de l'Afrique du Nord française dans le camp des Alliés en 1943, les Martin 167 furent rapidement remplacés, notamment par des B-26 Marauder. Des Martin 167F ont équipé les Français libres, rempli des missions de guerre anti sous-marine et auraient même participé au Débarquement de Normandie. En tout cas, les Français libres l'ont utilisé jusqu'en 1944.

Les 75 appareils qui ne furent pas livrés à la France le furent à la Grande-Bretagne et déployés immédiatement à Malte. Ils furent dotés des moteurs Twin Wasp d'origine, les 32 premiers furent remis au standard d'origine, et furent baptisés Maryland Mk I. Il entra en service le 19 septembre 1940 au sein du N° 431 Flight (futur 69 Squadron).

La Grande-Bretagne commanda 150 exemplaires supplémentaires, dotés de moteurs R-1830-S1C3-G Twin Wasp plus puissants (1050 cv) et équipés de compresseurs, désignés Maryland Mk II. Ils furent livrés en 1941 à Malte et en Egypte, et remplacèrent le Blenheim. Il fut essentiellement utilisé dans des missions de reconnaissance, plus rarement comme bombardier. Comme bombardier, il fut retiré des premières lignes dès 1942, remplacé par le Douglas Boston. Ce fut un Maryland qui photographia la baie de Tarente avant et après l'attaque le 11 novembre 1940. Son pilote était un certain Adrian Warburton, le seul pilote à devenir un as sur un bombardier.

7 Maryland Mk I furent livrés à la Fleet Air Arm, qui les utilisa principalement pour des missions de remorquage de cibles à partir du 4 décembre 1940. Ce fut un Maryland du 771 Naval Air Squadron qui rapporta le départ du Bismarck de Bergen le 22 mai 1941. Ils servirent également à couvrir l'évacuation de Crète en mai 1941 et lors de l'opération BattleAxe en juin 1941. La Fleet Air Arm l'utilisa jusqu'en 1944.



De façon générale, l'emploi du Glenn aussi bien par les Français libres que ceux de Vichy, ainsi que par les Britanniques, entraîna une certaine confusion. Ils servirent dès lors au transport de VIP.

365 exemplaires, prototypes non inclus, furent construits. Outre la France (140 exemplaires) et la Grande-Bretagne (225 exemplaires), la force aérienne sud-africaine en utilisa 72 exemplaires répartis en 4 squadrons, provenant de la RAF. Le Maryland mena au Martin A-30 Baltimore, qui le remplaça au sein de la RAF. Il ne reste plus de survivants.

Anciens pays utilisateurs

Versions

  • Martin 167F : Version destinée à la France. Moteurs Cyclone 9
  • Martin Maryland Mk I : Appareils français récupérés par le Royaume-Uni. Moteurs Twin Wasp.
  • Martin Maryland Mk II : Version britannique, dotée de turbocompresseurs.
  • Martin XA-22 : Prototype, moteurs Pratt & Whitney R-1830-37.

Sur le forum…

  • Merci pour cette nouvelle fiche 'historique'.

    Toujours un plaisir à lire. :)
    ¤ Nicolas Sur AMN : Nico2, inscrit le 09 Jan 2006, 16:45>> N'oubliez pas de lire et de relire le Règlement du forum.>> N'oubliez pas de consulter les index des sujets avant de poster les vôtres.
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  • Heureux de te l'avoir fait connaître. Perso, je le connaissais parce qu'il faisait partie de l'Orbat français en 1940, mais disons que c'est un "classique mineur".

    Un bel appareil. :D
    Rang, sang, race et dieux n'entrent en rien dans le partage du vice… et de la vertu. (de Cape et de Crocs, tome 1).>> N'oubliez pas de lire et de relire le Réglement du forum>> N'oubliez pas de consulter les index des sujets avant de poster les vôtres.
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  • Belle fiche ! Je le connaissais pas celui-là :)
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  • La fiche sur le site
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  • Le Martin 167 Maryland était un bombardier léger américain de la seconde guerre mondiale. Il ne fut pas utilisé aux Etats-Unis, mais en France et principalement au Royaume-Uni.

    En 1936, l'USAAC recherchait un bombardier léger, capable à la fois de bombardement de précision et d'attaque au sol à basse altitude. Celui-ci devait emporter 1200 livres de bombes (545 kg) à 1200 miles de distance, à une vitesse dépassant 200 mph (322 km/h). Il devait en outre remplacer le Curtiss A-18 Shrike. 4 compagnies répondirent et furent retenues en 1938 pour construire un prototype. Glenn Martin proposa son Model 167, conçu par James S. McDonnell, North American le NA-40 (qui mènera au B-25 après de profondes modifications), Stearman le X-100 (ou XA-21) et Douglas son DB 7. Ce fut le DB 7, futur A-20 qui l'emporta, mais le Model 167 intéressa en particulier la France.

    Le prototype, le Model 167W (ou XA-22 pour l'USAAF), était motorisé par des Pratt & Whitney R-1830-37 “Twin Wasp" et armé de 6 mitrailleuses (4 dans les ailes, une en position ventrale et la dernière en position dorsale) Browning M1919 de 7,62 mm. Il s'agissait d'un bimoteur élégant, dont l'équipage était constitué de 3 personnes (le pilote et le bombardier dans le nez vitré, le mitrailleur à part, à l'arrière). Le fuselage était particulièrement étroit. Il était construit en bois et métal. Le vol inaugural eut lieu en février 1939, et le premier vol d'essai effectué par l'USAAC le 14 mars 1939.

    La France ayant à faire face au réarmement massif du IIIe Reich, elle commanda un grand nombre d'appareils américains à la fin des années 1930 afin de moderniser son armée de l'air de toute urgence. Elle commanda entre autres 115 Martin 167F en février 1939, puis 100 autres en mars 1939.

    Ceux-ci disposaient de moteurs Wright “Cyclone 9” de 950 cv, de mitrailleuses Browning construites sous licence par FN en Belgique (ou de mitrailleuses Darne de 7,5 mm selon certaines sources), d'une tourelle dorsale semi-rétractable et d'équipements français, comportant notamment des instruments de mesure en système métrique. Allégée, cette version pouvait voler à 288 mph.

    Glenn Martin doubla la surface de son usine de Baltimore et construisit les 115 premiers exemplaires en 6 mois seulement : le premier appareil sortit d'usine en août 1939. Cependant, les appareils furent placés sous embargo par les Etats-Unis, qui poursuivaient encore une politique isolationniste et refusaient de livrer des armes à tous les belligérants. Ils ne levèrent cet embargo qu'en octobre 1939, après le déclenchement de la guerre, et les 115 exemplaires furent livrés fin novembre 1939 par bateau en Afrique du Nord, où ils furent remontés. Seuls 25 exemplaires de la seconde tranche furent livrés avant juin 1940.

    Le Martin 167 fut officiellement désigné Martin 167A-3 (A pour Attaque et 3 parce qu'il s'agit d'un triplace), et officieusement "Glenn". 4 Groupes de Bombardement étaient équipés en mai 1940 : les GB I/62 et I/63 dont l'entraînement était terminé et qui étaient stationnés au sud-ouest de la France, et les GB II/62 et II/63 en cours d'entraînement en Afrique du Nord. Le temps de remonter au nord, où se situait l'attaque, il était quasiment déjà trop tard.

    Rapides et maniables, pouvant esquiver les chasseurs ennemis, les Glenn effectuèrent 363 sorties entre le 22 mai et le 14 juin, perdant 17 des leurs principalement à cause de la Flak. Bien d'autres furent perdus au sol. Avec l'entrée de l'Italie en guerre, les Glenn furent redéployés au sud. 55 missions furent effectuées entre le 15 juin et le 24 juin contre l'Italie, avec une seule perte. Au final, ce fut le bombardier français à souffrir le moins de pertes.

    Immédiatemment après l'armistice, la plupart des unités s'échappèrent en Afrique du Nord, au Mali et au Sénégal ou en Grande-Bretagne afin d'éviter la capture. Certains exemplaires furent transférés à l'Aéronautique Navale. 2 exemplaires auraient été internés en Espagne et évalués par la force aérienne espagnole. La Luftwaffe aurait également réquisitionné des appareils pour l'entraînement.

    L'armée de l'air Vichyste utilisa des Martin 167 contre les Alliés : à Dakar en septembre 1940, pour bombarder Gibraltar les 24 et 25 septembre, en Syrie en juin-juillet 1941 et enfin au début de l'opération Torch en novembre 1942 (où ils furent d'ailleurs sérieusement étrillés).

    Après le ralliement de l'Afrique du Nord française dans le camp des Alliés en 1943, les Martin 167 furent rapidement remplacés, notamment par des B-26 Marauder. Des Martin 167F ont équipé les Français libres, rempli des missions de guerre anti sous-marine et auraient même participé au Débarquement de Normandie. En tout cas, les Français libres l'ont utilisé jusqu'en 1944.

    Les 75 appareils qui ne furent pas livrés à la France le furent à la Grande-Bretagne et déployés immédiatement à Malte. Ils furent dotés des moteurs Twin Wasp d'origine, les 32 premiers furent remis au standard d'origine, et furent baptisés Maryland Mk I. Il entra en service le 19 septembre 1940 au sein du N° 431 Flight (futur 69 Squadron).

    La Grande-Bretagne commanda 150 exemplaires supplémentaires, dotés de moteurs R-1830-S1C3-G Twin Wasp plus puissants (1050 cv) et équipés de compresseurs, désignés Maryland Mk II. Ils furent livrés en 1941 à Malte et en Egypte, et remplacèrent le Blenheim. Il fut essentiellement utilisé dans des missions de reconnaissance, plus rarement comme bombardier. Comme bombardier, il fut retiré des premières lignes dès 1942, remplacé par le Douglas Boston. Ce fut un Maryland qui photographia la baie de Tarente avant et après l'attaque le 11 novembre 1940. Son pilote était un certain Adrian Warburton, le seul pilote à devenir un as sur un bombardier.

    7 Maryland Mk I furent livrés à la Fleet Air Arm, qui les utilisa principalement pour des missions de remorquage de cibles à partir du 4 décembre 1940. Ce fut un Maryland du 771 Naval Air Squadron qui rapporta le départ du Bismarck de Bergen le 22 mai 1941. Ils servirent également à couvrir l'évacuation de Crète en mai 1941 et lors de l'opération BattleAxe en juin 1941. La Fleet Air Arm l'utilisa jusqu'en 1944.

    De façon générale, l'emploi du Glenn aussi bien par les Français libres que ceux de Vichy, ainsi que par les Britanniques, entraîna une certaine confusion. Ils servirent dès lors au transport de VIP.

    365 exemplaires, prototypes non inclus, furent construits. Outre la France (140 exemplaires) et la Grande-Bretagne (225 exemplaires), la force aérienne sud-africaine en utilisa 72 exemplaires répartis en 4 squadrons, provenant de la RAF. Le Maryland mena au Martin A-30 Baltimore, qui le remplaça au sein de la RAF. Il ne reste plus de survivants.




    http://fr.wikipedia.org/wiki/Martin_167


    http://www.avionslegendaires.net/avion-militaire/martin-167-maryland/


    http://www.aviation-ancienne.fr/index.php?option=com_content&view=article&id=151:glenn-martin-167&catid=49:france


    http://jn.passieux.free.fr/html/Martin167.php



    http://en.wikipedia.org/wiki/Martin_Maryland


    http://www.fleetairarmarchive.net/aircraft/maryland.htm


    http://www.militaryfactory.com/aircraft/detail.asp?aircraft_id=485


    http://www.aviastar.org/air/usa/martin_maryland.php


    http://www.historyofwar.org/articles/weapons_martin_167_A-3.html


    http://www.historyofwar.org/articles/weapons_martin_maryland.html


    http://ww2-weapons.com/Aircrafts/Bombers/US/Martin/Maryland/


    http://www.aircraftaces.com/martin-maryland.htm
    Rang, sang, race et dieux n'entrent en rien dans le partage du vice… et de la vertu. (de Cape et de Crocs, tome 1).>> N'oubliez pas de lire et de relire le Réglement du forum>> N'oubliez pas de consulter les index des sujets avant de poster les vôtres.
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