Yakovlev Yak-19

Rappels

  • Catégorie : Prototype
  • Constructeur : Yakovlev drapeau du pays
  • Premier vol : 7 janvier 1947
  • Production : 2 appareils construits (cellules neuves)
  • Voir aussi… : Yakovlev Yak-25
Yakovlev Yak-19

Historique

La deuxième partie des années 1940 fut marquée en Union Soviétique par le développement tous-azimuts de nombreux prototypes d'avions à réaction, susceptibles de combler le retard pris par les VVS sur les forces aériennes occidentales en la matière. Tous les grands constructeurs soviétiques se lancèrent dans la course, cherchant à démontrer leur supériorité et à prendre des parts dans le rééquipement de l'aviation soviétique.

Alexandre Yakovlev, directeur du bureau d'études du même nom, avait conçu durant le second conflit mondial plusieurs modèles très importants alors, comme le Yak-3 ou le Yak-9. Il chercha lui aussi à s'imposer dans le domaine des avions à réaction. Plusieurs de ces concepts, dont le Yak-15 et le Yak-17 parvinrent à attirer l'attention des autorités soviétiques et à passer l'étape des commandes en série. Yakovlev s'appuya sur ces deux modèles pour tenter de concevoir un appareil plus perfectionné.

A l'été 1946, une équipe d'ingénieurs commença, à partir du Yak-17, à développer le Yak-19. Ce dernier tranchait avec ses prédécesseurs. Yakovlev voulut d'emblée produire un appareil plus moderne et plus efficace, incorporant de nouvelles technologies. Deux prototypes du Yak-19 furent rapidement construits, qui ne différaient que par quelques détails. Le premier des deux effectua son vol initial le 7 janvier 1947. Les essais en vol durèrent près de six mois et s'achevèrent officiellement à l'été 1947.

Le Yak-19 était un appareil mono-réacteur, de construction semie-monocoque entièrement métallique. Il possédait une voilure trapézoïdale, montée en position médiane, ainsi qu'un empennage cruciforme. Le cockpit se situait à l'avant, formant une bulle vitrée et offrant à l'unique pilote une bonne visibilité. L'appareil possédait un train d'atterrissage tricycle, ainsi qu'un siège éjectable. Le pilote disposait enfin d'une radio.

De manière générale, le Yak-19 présentait quelques ressemblances avec le Republic XP-84, qui était développé à peu près à la même période. Il était cependant plus petit et moins perfectionné.

Pour le propulser, Yakovlev choisit de nouveau le Klimov RD-10, qui était une copie du Junkers Jumo 004 allemand. Cependant, contrairement aux Yak-15 et Yak-17, qui étaient respectivement équipés d'un RD-10 et d'un RD-10A, le Yak-19 fut pourvu d'un RD-10F, lui aussi alimenté par une unique entrée d'air frontale. Ce réacteur avait pour particularité d'être le premier moteur soviétique équipé d'un système de postcombustion. Il permettait au Yak-19 d'atteindre les 900 km/h en pointe.

L'armement choisi était en revanche extrêmement classique, le Yak-19 recevant une paire de canons NS-23 d'un calibre de 23 mm, l'armement standard de la plupart des appareils soviétiques de l'époque. Le deuxième prototype fut également équipé de deux réservoirs cylindriques en bout d'aile, permettant de faire passer la capacité de carburant embarquée de 815 à 1015 litres.

A la suite des essais menés, les autorités soviétiques annoncèrent finalement à Yakovlev le rejet de son appareil. Les raisons invoquées étaient nombreuses. Si l'appareil était maniable et ne posait pas trop de problèmes de comportent en vol, le moteur choisi posait des problèmes notables, et fut rapidement mis de côté à l'arrivée du Klimov RD-500, extrapolé du Rolls-Royce Derwent britannique. Ce dernier était bien plus fiable et puissant, et fut rapidement produit en grande série. De plus, le système de postcombustion du RD-10F était encore rudimentaire et peu efficient. Il fut considéré comme inutile.

Le développement du Yak-19 fut officiellement stoppé en août 1947. L'OTAN ne lui attribua aucun nom de code et l'existence même du Yak-19 ne fut dévoilée que durant les années 1970. A partir des études du Yak-19, Yakovlev tenta un dernier essai, qui mena au développement du Yak-25. Mais ce dernier fut rejeté au profit du MiG-15. La désignation Yak-25 fut par la suite réattribuée au Yak-120, connu par l'OTAN sous la désignation Flashlight/Mandrake.


Texte de Ciders, avec son aimable autorisation.

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Sur le forum…

  • C'était vérifié. Les Jumo ont envoyé au sol pas mal de Me 262, directement ou indirectement. Il n'était pas aussi performant que le Derwent. Il n'aurait sans doute pas non plus convenu aux conditions d'emploi en URSS.
    Ah que je destroye tout ! Ou pas. :pSur AMN : Ciders, commandeur suprême, 10872 messages, inscrit le 02 septembre 2006, à 22 h 18
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  • Ah possible, en effet. C'est vrai que les Jumo n'avaient pas très bonne réputation…
    Et tous ces points d'exclamation, vous avez remarqué ? Cinq ! C'est la marque d'un aliéné qui porte son slip sur la tête. L'opéra fait cet effet à certains.Terry Pratchett
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  • A aucun visiblement. L'arrivée du Derwent a envoyé prématurément à la casse toute une série de prototypes.
    Ah que je destroye tout ! Ou pas. :pSur AMN : Ciders, commandeur suprême, 10872 messages, inscrit le 02 septembre 2006, à 22 h 18
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  • ciders a écrit

    Il était antérieur au MiG-15, ce dernier ayant été confronté plutôt au Yak-25 et au Yak-30. En effet, le MiG-15 n'a effectué son vol d'essai qu'en décembre 1947, soit près de trois mois après l'arrêt du programme Yak-19.

    Pour être plus clair :

    - Yak-19 : vol initial en janvier 1947
    - Yak-25 : vol initial en octobre 1947
    - MiG-15 : vol initial en décembre 1947
    - Yak-30 : vol initial en septembre 1948

    A l'époque, les Soviétiques géraient plusieurs programmes en même temps. Ca foisonnait de partout. Et souvent, les avions qui prenaient l'air étaient déjà presque dépassés par ceux qui parvenaient à l'état de prototype.
    Merci pour les précisions.

    J'ai lu « ça foirait de partout. » :mrgreen: Ceci dit, ce n'est pas entièrement faux non plus…

    Du coup, à quels appareils a-t-il été confronté ?
    Et tous ces points d'exclamation, vous avez remarqué ? Cinq ! C'est la marque d'un aliéné qui porte son slip sur la tête. L'opéra fait cet effet à certains.Terry Pratchett
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  • On se demande vraiment pourquoi ils l'ont pas développé. :mrgreen:

    Hop, corrigé. Merci PCMax ! 8-)
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  • Clansman a écrit

    La fiche sur le site

    'tain, aussi vite en BA que le SR71 en HA ! Zont fait fort ! :bonnet:

    Regarde tes MP clans' ;)
    Escaladant le bleu brûlant du vaste ciel J'ai survolé les cimes battues par les vents Et sous la coupole sainte de l'espace infini , Tendant la main, j'ai touché la face de Dieu.1/13 Artois
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  • A l'époque, les Soviétiques géraient plusieurs programmes en même temps. Ca foisonnait de partout. Et souvent, les avions qui prenaient l'air étaient déjà presque dépassés par ceux qui parvenaient à l'état de prototype.

    Pas que chez les soviétiques, d'ailleurs. Je pense qu'aux Etats-Unis, et dans une moindre mesure en Grande-Bretagne et en France, on avait le même phénomène.

    Accessoirement, ça ne m'étonne pas que son moteur ait été peu fiable

    De façon générale, très peu de réacteurs étaient vraiment fiables, à l'époque. C'était une époque où l'on découvrait vraiment tout : tant l'aérodynamique que les ailes en flèche (ou pas, d'ailleurs), que les réacteurs.
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  • Il était antérieur au MiG-15, ce dernier ayant été confronté plutôt au Yak-25 et au Yak-30. En effet, le MiG-15 n'a effectué son vol d'essai qu'en décembre 1947, soit près de trois mois après l'arrêt du programme Yak-19.

    Pour être plus clair :

    - Yak-19 : vol initial en janvier 1947
    - Yak-25 : vol initial en octobre 1947
    - MiG-15 : vol initial en décembre 1947
    - Yak-30 : vol initial en septembre 1948

    A l'époque, les Soviétiques géraient plusieurs programmes en même temps. Ca foisonnait de partout. Et souvent, les avions qui prenaient l'air étaient déjà presque dépassés par ceux qui parvenaient à l'état de prototype.
    Ah que je destroye tout ! Ou pas. :pSur AMN : Ciders, commandeur suprême, 10872 messages, inscrit le 02 septembre 2006, à 22 h 18
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  • Tiens, voilà encore un zoiseau inconnu…

    Quels étaient les appareils auquel il était confronté ? Le MiG-15, j'imagine.

    Accessoirement, ça ne m'étonne pas que son moteur ait été peu fiable ; c'était *le* défaut de cette techno de réacteur : plus performants et de plus faible diamètre, mais beaucoup plus compliqué à mettre au point.
    Et tous ces points d'exclamation, vous avez remarqué ? Cinq ! C'est la marque d'un aliéné qui porte son slip sur la tête. L'opéra fait cet effet à certains.Terry Pratchett
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