En mars 1936, une équipe menée par Donald Douglas, Jack Northrop et Ed Heinemann conçut le Model 7A, un projet de bombardier léger propulsé par des Pratt & Whitney R-985 Wasp Junior de 450 hp. L'appareil fut étudié sur fonds propre. On estimait qu'il pourrait emporter 454 kg de bombes à 400 km/h. Un prototype commandé dans l'été par les Etats-Unis vola le 26 octobre 1938. Mais les rapports de la guerre civile espagnole prouvèrent qu'un tel avion était déjà dépassé et trop peu puissant.

Ed Heinemann reprit le projet à son compte, alors désigné Model 7B. La motorisation prévue était des Pratt & Whitney R-1830 S3C3-G Twin Wasp de 1100 hp. Il effectua son vol inaugural le 23 janvier 1939. Mis en concurrence avec le B-25, le A-21 et le Martin 167 (A-22), il n'intéressa pas les USA.

L'appareil se présentait comme un bimoteur à train tricycle, formule qui allait avoir la préférence de l'USAAC pour ses avions d'attaque. Il était construit en alliage léger, de type semi-monocoque. Son plus grave défaut était l'étroitesse de la cellule, qui empêchait ses membres d'équipage de se déplacer.

Cependant, la France, alors en plein réarmement, avait envoyée une commission aux Etats-Unis pour acheter des appareils en masse. Elle s'intéressa à l'appareil et 100 exemplaires furent commandés. Le premier appareil de série vola le 17 août 1939. Lors de son entrée en guerre en septembre 1939, le total des commandes s'éleva à 270 exemplaires, plus 16 pour la Belgique.

La France demanda certaines modifications, qui menèrent au DB-7 : un fuselage modifié, des moteurs Pratt & Whitney R-1830-SC3-G de 1000 hp (bientôt remplacés par des Pratt & Whitney R-1830-S3C4-G de 1100 hp), des mitrailleuses françaises et des instruments en système métrique. Ils furent désignés DB-7 B3, le B3 signifiant bombardier triplace.

115 exemplaires étaient disponibles lors de la Bataille de France, et luttèrent contre les Panzers. 95 d'entre eux furent évacués en Afrique du Nord peu avant l'armistice, afin d'éviter leur capture. Ils furent brièvement engagés contre les Alliés lors du débarquement américain en Afrique du Nord, en novembre 1942. Après, ils furent remplacés par le B-26 et relégués à l'entraînement. On reverra les DB-7 français en 1945, afin de réduire les dernières poches de résistance allemande dans les ports fraçais de l'Atlantique.

Le DB-73 était la variante française du DB-7B. Ils furent livrés au Royaume-Uni, à l'URSS, à l'USAAC, et 22 à l'Australie (au sein du squadron 22).

Les appareils non livrés à la France et à la Belgique, pour cause d'invasion et d'armistice, furent livrés à la place au Royaume-Uni. Ils furent désignés Boston I ou II selon qu'ils possédaient les moteurs de 1000 ou 1100 hp. Ils entrèrent en service le 10 janvier 1941 au sein du squadron 88. Ils s'attaquèrent à des navires pour la première fois en 1942. Des équipages américains sur Boston attaquèrent des aérodromes allemands en Hollande la même année. Ils remplacèrent des Blenheim, avant d'être eux-même remplacés par des Mosquito. 181 Boston furent modifiés pour l'attaque de nuit (dont certains avec des radars AI Mk IV pour la chasse de nuit) et alors rebaptisés Havoc I.

20 Havoc furent modifiés afin d'emporter la Long Aerial Mine et nommés Pandora. Cette mine, suspendue au bout d'un cable, était censée frapper les avions ennemis. Ce procédé s'avéra inefficace et les Pandora furent reconvertis en Havoc I.

31 Havoc I furent modifiés afin d'emporter le projecteur Helmore/GEC Turbinlite, placé dans le nez et d'une puissance équivalente à 2700 millions de chandelles. Ses batteries étaient placées dans la soute à bombe. Il devait illuminer les avions ennemis, alors interceptés par des Hurricane. Dans la pratique, cela faisait des Havoc des cibles idéales pour les servants de la Flak. Il fallut 18 mois pour s'en apercevoir.

Les Français avaient commandés 200 DB-7A, propulsés par des Wright R-2600-A5B Twin Cyclone de 1600 hp. L'armistice étant signé avant leur livraison, ils échurent au Royaume-Uni sous la désignation Havoc II. Equipés de 12 mitrailleuses de 7,62 mm dans le nez et de réservoirs supplémentaires, dotés d'une vitesse de 550 km/h en altitude, ils servirent à la chasse de nuit. 39 d'entre eux furent dotés brièvement d'un projecteur Turbinlite.

Le DB-7B fut le premier DB-7 conçu exprès pour le Royaume-Uni, et fut commandé en février 1940. Equipé des moteurs du DB-7A, il était mieux blindé et disposait de réservoirs plus grand. Il entra en service sous la dénomination Boston III et fut engagé contre les Scharnhorst, Gneisenau et Prinz Eugen lorqu'ils traversèrent la Manche au nez et à la barbe des Anglais. Il fut également engagé lors du raid sur Dieppe, en 1942. 300 exemplaires furent livrés, et la plupart modifiés pour des missions de nuit. 18 furent livrés à l'Afrique du Sud, 3 au Canada.

Le DB-7C était destiné à la Hollande pour ses possessions dans le Pacifique : 48 furent reçus avant l'invasion par le Japon, en 1942. Les Japonais en capturèrent un petit nombre à Java. 31 d'entre eux firent livrés à l'Australie et les autres à l'URSS.

L'URSS, bénéficiant de la loi Prêt-Bail après son invasion, reçut 3125 exemplaires au total, soit deux fois plus que la RAF. Ils servirent avec succès à l'attaque au sol, et étaient souvent équipés de mitrailleuses soviétiques. Ils furent désignés Box par l'OTAN après la guerre.

La Nouvelle-Zélande aurait également reçu des A-20. Il ne fut pas utilisé par la Pologne proprement dite, mais par une escadrille de chasse de nuit polonaise au sein de la RAF. Cette dernière aura utilisé 1800 DB-7.

Les USA ne s'intéressèrent au DB-7 qu'en voyant le résultat obtenu par les modifications demandées par la France et le Royaume-Uni. Elle en commanda 2 variantes : l'A-20 de bombardement à haute altitude et l'A-20A d'attaque au sol à basse altitude. Ils étaient similaires au DB-7B. L'A-20 fut équipé de moteurs R-2600-11 à turbocompresseurs, le moteur R-2600-7, prévu à l'origine, rencontrant des problèmes de refroidissement. Il fut commandé à 63 exemplaires.

Le A-20A fut commandé à 143 exemplaires, dont 20 avec les moteurs R-2600-11 et les autres avec les moteurs R-2600-3. Surnommés Havoc (ravage), ils furent appréciés pour leurs performances et leur tenue en vol. Ils entrèrent en service au printemps 1941 et 9 d'entre eux furent cédés à l'Australie en 1943. Un A-20A fut acheté par l'US Navy pour évaluation en 1940 et fut désigné BD-1.

L'A-20B, plus proche du DB-7A, fut commandé à 999 exemplaires par l'USAAC en octobre 1940. En réalité, 665 d'entre eux furent cédés à l'URSS. 8 exemplaires furent cédés aux Marines en 1942, qui les employèrent au remorquage de cibles jusqu'en 1946 sous la désignation BD-2.

L'A-20C était une tentative de créer une version commune au Royaume-Uni et aux Etats-Unis. Il disposait de moteurs RF-2600-23, de réservoirs auto-obturants, de blindage supplémentaire, ainsi que d'une torpille. 948 exemplaires furent construits, dont certains pour l'URSS. Le Brésil utilisa un exemplaire.

L'A-20D était un projet autour du A-20B, capable de missions à haute altitude. Il fut annulé.

17 A-20A furent convertis en A-20E, afin de servir à divers essais ou missions utilitaires.

Le XA-20F resta à l'état de prototype (un A-20A modifié). Il était équipé d'un canon T-20E-1 de 37 mm dans le nez et de tourelles General Electric en position ventrale et dorsale.

L'A-20G se caractérisait par un nez plein, remplaçant le nez vitré. Ce nez contenait 4 canons Hispano-Suiza de 20 mm et deux mitrailleuses M2. Les canons, manquant de fiabilité, furent remplacés par d'autres mitrailleuses. Il était propulsé par deux R-2600-23 de 1600 hp. 2850 exemplaires furent construits et livrés à partir de février 1943, dont un bon nombre à l'URSS (et plus particulièrement à la marine soviétique).

L'A-20H était un A-20G propulsé par des R-2600-29 de 1700 hp. 412 exemplaires furent construits, dont plusieurs livrés à l'URSS. La masse maximale au décollage passait à 10960 kg. Les derniers exemplaires encore en service aux USA en 1948 furent rebaptisés ZB-20H, le B pour Bombardier et Z indiquant un appareil dépassé.

L'A-20J se caractérisait par un nez en plexiglas, logeant un membre d'équipage faisant office de bombardier. Il devait servir à guider une formation de bombardiers. Il était propulsé par des R-2600-23. 450 exemplaires furent construits, dont 169 pour la RAF, qui les baptisa Boston IV à partir de l'été 1944.

L'A-20K fut la dernière version produite (412 exemplaires). C'était un A-20J remotorisé par des R-2600-29. La RAF le baptisa Boston V. Le Brésil utilisa 30 exemplaires.

Des appareils furent également transformés en CA-20 de transport.

Le F-3 servait à la reconnaissance photographique et résultait de la conversion d'A-20 (3 exemplaires, soit un XF-3 et 2 YF-3). Le F-3A, lui, était obtenu par modification de 40 A-20J et 20 A-20K. Ils servaient principalement de nuit, sur le théâtre européen. Le premier appareil à atterrir au Japon après la capitulation fut un F-3A.

L'O-53 était un projet d'une version destinée à l'observation, dérivée de l'A-20B. Elle devait être propulsée par 2 R-2600-7 de 1700 hp et construite à 1489 exemplaires. Son développement fut annulé.

Le P-70 fut une variante de chasse à long rayon d'action, dont le besoin fut défini dès octobre 1940 par l'USAAC. Les P-70 étaient des A-20 modifiés (59 exemplaires), et les P-70A, destinés à la chasse de nuit, étaient équipés du radar SCR-540 (copie sous licence du radar britannique AI Mk IV), ainsi que de 4 canons de 20 mm situés dans une soute ventrale. 13 A-20C modifiés en P-70A-1 furent livrés à partir de 1943 et furent suivis par 26 A-20G modifiés en P-70A-2. Ils furent utilisés uniquement par l'USAAC, et uniquement dans le Pacifique. Plus tard, ils furent remplacés par le P-61.

Le P-70B-1 était un A-20G modifié, à un seul exemplaire. Le P-70B-2 résultait d'A-20G et J modifiés, dotés de radars centimétriques SCR-720 ou SCR-729. Ils servirent uniquement à l'entraînement. Tous les P-70 furent retirés du service en 1945.

L'A-20 fut engagé lors de la Campagne de France, dans le Pacifique (les Etats-Unis perdirent leurs premières pertes lors de l'attaque de Pearl Harbor), sur le théâtre européen, y compris après le Débarquement, en Afrique du Nord et en Italie.

L'A-20 ne fut sans doute pas le meilleur appareil de sa catégorie, cependant il fit preuve de polyvalence, de fiabilité, de facilité de pilotage, de maniabilité. Il fut produit à 7478 exemplaires de 1939 au 20 septembre 1944. 380 d'entre eux furent construits par Boeing. 1962 exemplaires furent utilisés par les Etats-Unis, et furent remplacés par l'A-26 Invader.


La fiche sur le site


http://fr.wikipedia.org/wiki/Douglas_A-20_Havoc


http://www.avionslegendaires.net/douglas-a-20-havoc.php


http://jacqueline-devereaux.blogspot.fr/2009/01/bombardiers-lgers-de-lusaaf-douglas-20.html


http://les-avions-de-legende.e-monsite.com/pages/les-bombardiers/les-bombardiers-americains/douglas-a20-havoc.html


http://jn.passieux.free.fr/html/A20.php


http://en.wikipedia.org/wiki/Douglas_A-20_Havoc


http://en.wikipedia.org/wiki/List_of_A-20_Havoc_operators


http://www.aviastar.org/air/usa/douglas_db-7.php


http://www.militaryfactory.com/aircraft/detail.asp?aircraft_id=186


http://www.nationalmuseum.af.mil/factsheets/factsheet.asp?id=2957


http://www.nationalmuseum.af.mil/factsheets/factsheet.asp?id=2220


http://www.historyofwar.org/articles/weapons_douglas_A-20_USAAF.html