PZL-Mielec TS-8 Bies

Rappels

  • Catégorie : Avion d'entraînement de base
  • Constructeur : PZL-Mielec drapeau du pays
  • Premier vol : 23 juin 1955
  • Production : 251 appareils construits (cellules neuves)
PZL-Mielec TS-8 Bies

Historique

En 1955, en réponse à la constitution quelques années auparavant de l'OTAN, l'Union Soviétique rassembla ses alliés de l'Europe de l'Est en une organisation militaire, le Pacte de Varsovie. Dans le Pacte comme dans l'OTAN, il n'y avait pas vraiment d'égalité, une puissance dominant très largement les autres. A l'Est, c'était le rôle de l'Union Soviétique. Toutefois, cette dernière accorda certaines libertés (réduites) aux autres membres.

Ainsi, l'industrie militaire de certains pays membres fut autorisé à se développer et à participer aux grands programmes d'équipement des forces armées du Pacte. La Tchécoslovaquie se vit par exemple concéder des licences de production pour les MiG-15, 17, 19 et finalement 21F-13. La Pologne quant à elle se vit attribuer le droit de produire des Antonov An-2 et des hélicoptères Mil. L'entreprise responsable était la WSK-PZL, basée à Mielec et héritière de la PZL d'avant-guerre. Mais la Pologne décida d'aller plus loin et de concevoir ses propres modèles, passant outre les éventuelles réticences de Moscou.

Dans les années 1950, l'essentiel des appareils mis en ligne par la force aérienne polonaise (Polskie Wojska Lotnicze, PWL) était de fabrication soviétique, mais il existait aussi des appareils purement polonais. Pour entraîner ses pilotes, la PWL disposait de Yakovlev Yak-11, mais aussi de Junak 2 et de Junak 3 : ces derniers étaient des petits appareils d'entraînement de base, monomoteurs, entrés en service au début des années 1950. Pour les remplacer, la PWL émit un appel d'offres, portant sur un appareil d'entraînement moderne, propulsé par un moteur à pistons et doté d'un train d'atterrissage tricycle rétractable.

La WSK-PZL proposa alors le TS-8 Bies (diable, en polonais). Il s'agissait d'un monomoteur, pourvu d'une voilure basse cantilever et du train d'atterrissage exigé par la PWL. L'équipage était composé de deux hommes, un apprenti pilote assis à l'avant et un instructeur, assis en tandem et bénéficiant d'un large champ de vision. Le fuselage du Bies était entièrement métallique. Il était motorisé par un moteur polonais, en étoile, d'environ 330 chevaux. Maniable et doté de bonnes performances, le Bies convenait parfaitement aux exigences de la PWL.



Le premier prototype effectua son vol initial en 1955, suivi deux ans plus tard par un second appareil. Ce dernier fut présenté lors du Salon du Bourget, en 1957. Le Bies démontra de grandes qualités de vol, et se révéla plus performant que ses homologues étrangers. Après avoir construit trois prototypes, la PZL lança une présérie de 10 TS-8 BI puis, entre 1958 et 1960, la construction de 229 TS-8 BII légèrement améliorés. Une ultime série de 10 appareils, baptisés TS-8 BIII, pourvue d'une avionique plus moderne, clôtura la série.

En tout, 251 (ou 252) PZL TS-8 Bies sont sortis des chaînes de la PZL, au bénéfice quasi-exclusif des forces aériennes polonaises. Il semble en effet que l'Indonésie ait reçu 2 exemplaires du Bies. Aucune autre exportation ne se fit, dans un secteur très largement dominé par les Yakovlev soviétiques et, dans une moindre mesure, par les Zlin tchécoslovaques.

La carrière du Bies fut relativement courte. Dès 1964, la PZL sortit un nouvel appareil d'entraînement de base, cette fois propulsé par un réacteur, le PZL TS-11 Iskra, qui devait concurrencer l'Aero L-29 Delfin. Remplacés progressivement, les TS-8 furent reversés aux aéroclubs polonais, et pour beaucoup ferraillés à la fin des années 1970. Une poignée d'exemplaires seulement est encore en état de vol.


Texte de Ciders, avec son aimable autorisation.

Anciens pays utilisateurs

Versions

  • PZL-Mielec TS-8 BI : Présérie de 10 appareils.
  • PZL-Mielec TS-8 BII : Principale version, 229 exemplaires.
  • PZL-Mielec TS-8 BIII : Ultime série pourvue d'une avionique plus moderne, 10 exemplaires.

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    Elle existait déjà avant, je n'ai eu qu'à rajouter les versions et les spécifications. :)
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  • Dans la mesure où je ne le connaissais pas non plus avant de faire cette fiche… :bonnet:
    Ah que je destroye tout ! Ou pas. :pSur AMN : Ciders, commandeur suprême, 10872 messages, inscrit le 02 septembre 2006, à 22 h 18
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  • Merci de nous faire découvrir un appareil si peu connu. 8-)
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  • Avant de faire son malin dans un jet hurlant ou un bombardier lourdement chargé, chaque pilote a dû faire ses preuves aux commandes de coucous à hélices. Après le Yak-11 et avant le Zlin 42, voici le Péril Jaune polonais. Le Bies.



    En 1955, en réponse à la constitution quelques années auparavant de l'OTAN, l'Union Soviétique rassembla ses alliés de l'Europe de l'Est en une organisation militaire, le Pacte de Varsovie. Dans le Pacte comme dans l'OTAN, il n'y avait pas vraiment d'égalité, une puissance dominant très largement les autres. A l'Est, c'était le rôle de l'Union Soviétique. Toutefois, cette dernière accorda certaines libertés ( réduites ) aux autres membres. Ainsi, l'industrie militaire de certains pays membres fut autorisé à se développer et à participer aux grands programmes d'équipement des forces armées du Pacte. La Tchécoslovaquie se vit par exemple concéder des licences de production pour les MiG-15, 17, 19 et finalement 21F-13. La Pologne quant à elle se vit attribuer le droit de produire des Antonov An-2 et des hélicoptères Mil. L'entreprise responsable était la WSK-PZL, basée à Mielec et héritière de la PZL d'avant-guerre. Mais la Pologne décida d'aller plus loin et de concevoir ses propres modèles, passant outre les éventuelles réticences de Moscou.

    Dans les années 1950, l'essentiel des appareils mis en ligne par la force aérienne polonaise ( Polskie Wojska Lotnicze, PWL ) était de fabrication soviétique, mais il existait aussi des appareils purement polonais. Pour entraîner ses pilotes, la PWL disposait de Yakovlev Yak-11, mais aussi de Junak 2 et de Junak 3 : ces derniers étaient des petits appareils d'entraînement de base, monomoteurs, entrés en service au début des années 1950. Pour les remplacer, la PWL émit un appel d'offres, portant sur un appareil d'entraînement moderne, propulsé par un moteur à pistons et doté d'un train d'atterrissage tricycle rétractable. La WSK-PZL proposa alors le TS-8 Bies ( diable, en polonais ). Il s'agissait d'un monomoteur, pourvu d'une voilure basse cantilever et du train d'atterrissage exigé par la PWL. L'équipage était composé de deux hommes, un apprenti pilote assis à l'avant et un instructeur, assis en tandem et bénéficiant d'un large champ de vision. Le fuselage du Bies était entièrement métallique. Il était motorisé par un moteur polonais, en étoile, d'environ 330 chevaux. Maniable et doté de bonnes performances, le Bies convenait parfaitement aux exigences de la PWL.

    Le premier prototype effectua son vol initial en 1955, suivi deux ans plus tard par un second appareil. Ce dernier fut présenté lors du Salon du Bourget, en 1957. Le Bies démontra de grandes qualités de vol, et se révela plus performant que ses homologues étrangers. Après avoir construit trois prototypes, la PZL lança une présérie de 10 TS-8 BI puis, entre 1958 et 1960, la construction de 229 TS-8 BII légèrement améliorés. Une ultime série de 10 appareils, baptisés TS-8 BIII, pourvue d'une avionique plus moderne, clôtura la série. En tout, 251 ( 0u 252 ) PZL TS-8 Bies sont sortis des chaînes de la PZL, au bénéfice quasi-exclusif des forces aériennes polonaises. Il semble en effet que l'Indonésie ait reçu 2 exemplaires du Bies. Aucune autre exportation ne se fit, dans un secteur très largement dominé par les Yakovlev soviétiques et, dans une moindre mesure, par les Zlin tchécoslovaques.

    La carrière du Bies fut relativement courte. Dès 1964, la PZL sortit un nouvel appareil d'entraînement de base, cette fois propulsé par un réacteur, le PZL TS-11 Iskra, qui devait concurrencer l'Aero L-29 Delfin. Remplacés progressivement, les TS-8 furent reversés aux aéroclubs polonais, et pour beaucoup ferraillés à la fin des années 1970. Une poignée d'exemplaires seulement est encore en état de vol.



    Caractéristiques :

    Type : appareil d'entraînement de base
    Premier vol : 23 juillet 1955
    Entrée en service : 1957

    Version : TS-8 BII

    Motorisation : 1 Narkiewicz à pistons en étoile, de 330 chevaux

    Vitesse maximale : 315 km/h
    Vitesse ascensionnelle : 378 m/mn
    Plafond pratique : 6000 m
    Distance franchissable : 800 km

    Masse à vide : 1070 kg
    Masse maximale au décollage : 1600 kg

    Envergure : 10,5 m
    Longueur : 8,50 m
    Hauteur : 3,30 m
    Surface alaire : 19,1 mètres carrés

    Armement : normalement, aucun

    Pays utilisateurs : Indonésie, Pologne



    Sources :

    - Air Soviet Power, de Bill Gunston et Bill Sweetman
    - http://www.aviastar.org/air/poland/pzl_ts-8.php

    - http://www.flugzeuginfo.net/acdata_php/acdata_pzlmielec_ts8_en.php

    - http://en.wikipedia.org/wiki/PZL_TS-8_Bies
    Ah que je destroye tout ! Ou pas. :pSur AMN : Ciders, commandeur suprême, 10872 messages, inscrit le 02 septembre 2006, à 22 h 18
      Lien   Revenir ici   Citer modifié par ciders le 21 juillet 2010 15:27