Armée de l'air biélorusse

Historique

Durant la Guerre Froide, le territoire biélorusse fut largement militarisé. On y trouvait à la fin des années 1980 des forces aériennes nombreuses et variées.

L'aviation à long rayon d'action (DA) y était bien présente avec une fraction significative de sa 46è Armée aérienne. En 1990, on répertoriait dans la république soviétique de Biélorussie tout ou partie de trois corps de bombardement lourd : deux régiments du 15è GvTBAD (121è GvTBAP et 203è GvTBAP), deux du 22è GvTBAD (200è GvTBAP et 260è TBAP) et un du 346è TBAD (402è TBAP, à Balbasovo). Ils étaient alors équipés de Tupolev Tu-16K et de Tu-22M3.  A ces unités se rajoutaient un régiment indépendant de reconnaissance (290è ODRAP, sur Tupolev Tu-16 et Tu-22R). 

Géographiquement située à l'ouest de la république soviétique de Russie, la Biélorussie fut bien dotée en moyens de défense aérienne. La PVO y activa en 1950 une division devenue dix années plus tard un corps de défense aérienne. Le 11è KPVO rassemblait à la fin des années 1980 deux régiments de chasse : les 61è (à Baranovichi ; en cours de conversion sur Sukhoi Su-27) et 201è IAP (à Machulischi ; sur MiG-23MLD). Elle alignait en plus quatre brigades et deux régiments de missiles sol-air (équipés de SA-2, SA-3, SA-5 et SA-10), une brigade et un régiment de détection radar et un bataillon de guerre électronique. Un escadron de transport indépendant rassemblait quelques Mil Mi-8.

Il y avait aussi la puissante 26è Armée aérienne placée sous le commandement de la FA (aviation de front). Cette formation se composait avant tout de la 1è GvBAD qui regroupait trois régiments de bombardement sur Sukhoi Su-24 (116è GvBAP à Ross, 305è BAP à Postavy et 497è BAP à Lida). Elle commandait aussi un régiment de chasse (927è IAP, à Beryoza ; sur MiG-29), trois régiments indépendants d'assaut sur Sukhoi Su-25 (206è OShAP à Pruzhany, 378è OShAP à Postavy et 397è OShAP à Kobrin), un régiment indépendant de reconnaissance (10è ORAP à Schuchin ; sur MiG-21R, MiG-25 et Su-24MR), un régiment indépendant de guerre électronique (151è OAPREB à Schuchin ; sur MiG-25BM/RU et Yakovlev Yak-28PP, un escadron indépendant de guerre électronique (302è OVEREB à Kobrin), plus le 50è OSAP de transport mixte à Minsk-Lipki.

Il fallait (enfin !) compter sur plusieurs régiments d'hélicoptères alloués aux forces terrestres notamment le 181è OVP (auprès de la 28è Armée)

A la chute de l'Union Soviétique, la Biélorussie hérita en partie de tous ces moyens (les appareils de bombardement stratégique étant remis à la Russie) qu'elle rassembla au sein d'une toute nouvelle force nationale. Cette force subit une réduction de ses moyens après la signature du traité sur les forces conventionnelles en Europe (1992). Le pays en profita pour retirer du service ses plus vieux appareils. A l'heure actuelle, les VVS mettent en ligne environ soixante-dix avions de combat et ont été réorganisées autour de trois grandes bases aériennes.

La Biélorussie a développé une petite industrie aéronautique qui s'est lancée, avec un succès relatif, dans la modernisation de chasseurs d'origine soviétique (programmes MiG-29BM et Su-27UBM). Elle a aussi cherché à exporter une partie de ses surplus : plusieurs ventes ont été enregistrées ces dernières années (une trentaine de MiG-23 vers la Syrie, dix-huit Su-25 vers le Pérou…). Les dernières années ont cependant été marquées par des réductions successives de format, la mise à la retraite anticipée de plusieurs dizaines d'appareils et la fermeture de nouvelles bases. Quelques acquisitions (Yak-130, bientôt Sukhoi Su-30) permettent d'apporter un peu de sang neuf.

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